Australie : 2013
Titre original : The Babadook
Réalisateur : Jennifer Kent
Scénario : Jennifer Kent
Acteurs : Essie Davis, Noah Wiseman, Daniel Henshall
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h34
Genre : horreur
Date de sortie : 30 juillet 2014
Note : 3,5/5
Récompensé par quatre prix au dernier Festival de Gerardmer et passé par Sundance, Mister Babadook est le premier film de sa réalisatrice Jennifer Kent. Forcément inégal et imparfait, mais il dégage une vraie patte artistique, et une volonté de bien faire.
Synopsis : Depuis la mort brutale de son mari, Amelia lutte pour ramener à la raison son fils de 6 ans, Samuel, devenu complètement incontrôlable et qu’elle n’arrive pas à aimer. Quand un livre de contes intitulé ‘Mister Babadook’ se retrouve mystérieusement dans leur maison, Samuel est convaincu que le ‘Babadook’ est la créature qui hante ses cauchemars. Ses visions prennent alors une tournure démesurée, il devient de plus en plus imprévisible et violent. Amelia commence peu à peu à sentir une présence malveillante autour d’elle et réalise que les avertissements de Samuel ne sont peut-être pas que des hallucinations…
Babadook Dook Dook
Mister Babadook souffre beaucoup de son genre à savoir le film d’horreur, ne faisant pas du tout peur. Tout son sel vient plutôt de la part dramatique de l’histoire, cette mère qui doit apprendre à aimer son fils qu’elle ne comprend pas, et dont la naissance a provoqué de manière indirecte la mort de son mari. Elle lui en veut involontairement et se montre froide et distante. Dès lors, le Babadook sert comme on l’imagine d’excuse au rapprochement de la mère et du fils à travers une série d’épreuves psychologiques qu’ils vont traverser. Le fameux croquemitaine intervient assez tard ; d »ailleurs on en vient même à se demander à un moment s’il n’est pas une invention totale de la mère qui serait folle et chercherait à se débarrasser de son enfant. Les effets horrifiques sont très classiques (porte qui s’ouvre, coups frappés contre les murs) mais notons tout de même un prodigieux travail sur le son qui accompagne parfaitement les errances de la mère ou les venues du Babadook. Celui-ci est inspiré par différents personnages, on pensera notamment à Edward aux mains d’argent pour les ciseaux à la place des mains et au Pingouin de Burton pour ce côté court sur pattes en costume gothique. Il y a un côté film de montres pour enfants, faits de bouts de ficelles (comme le livre de Babadook) et cette ambiance froide et désincarnée très agréable, bien qu’un peu pauvre et amateur parfois (la mère qui « tombe » littéralement dans son lit). Il y a également une libre part d’interprétation dans Mister Babadook, surtout sur la fin qui est un peu gênante dans la mesure où la réalisatrice semble se servir de ce prétexte pour en raconter le moins possible, dans un dernier acte bâclé. Au final on est un peu déçu du manque de grandeur d’un Mister Babadook qu’on attendait noir et terrorisant. On écope à la place d’un drame prenant et émouvant.
À voir aussi : Questions / Réponses avec la réalisatrice Jennifer Kent
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