États-Unis : 2014
Titre original : Dawn of the Planet of the Apes
Réalisateur : Matt Reeves
Scénario : Rick Jaffa, Amanda Silver, Mark Bomback d’après Pierre Boulle
Acteurs : Andy Serkis, Jason Clarke, Gary Oldman, Keri Russell
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h10
Genre : science fiction
Date de sortie : 30 juillet 2014
Note : 4/5
Dans la Planète des Singes les Origines, Rupert Wyatt avait raconté avec brio l’origin story du mythe, l’un des rares cas où un reboot dépassait les films originaux. On ne pouvait que s’attacher à Caesar, interprété avec une grande profondeur par Andy « Gollum » Serkis dans ce blockbuster intelligent. Aujourd’hui c’est Matt Reeves (Cloverfield) qui prend la relève dans une suite post-apocalyptique. Attachez vos ceintures !
Synopsis : Une nation de plus en plus nombreuse de singes évolués, dirigée par César, est menacée par un groupe d’humains qui a survécu au virus dévastateur qui s’est répandu dix ans plus tôt. Ils parviennent à une trêve fragile, mais de courte durée : les deux camps sont sur le point de se livrer une guerre qui décidera de l’espèce dominante sur Terre.
Dans les origines du mythe
Voir à quelques jours de distance deux blockbusters de l’été à savoir Transformers : l’âge de l’extinction puis La Planète des Singes : L’Affrontement, et un gouffre entre les deux ; passer d’un Michael Bay décérébré à un Matt Reeves réfléchi…
Dix ans se sont écoulés depuis les événements du premier film. Dix ans résumés dans une scène d’exposition assez classiques : la peste simienne a décimé l’humanité qui se compose désormais que de quelques survivants, et de la colonie de singes menée par Caesar, qui a eu le temps de se développer et prospérer. Il ne sera pas question ici d’un film apocalyptique (la disparition de l’espèce humaine importe peu au final) mais des conséquences de cet apocalypse et de la haine que les survivants portent aux singes, responsables selon eux de cette « peste simienne », en réalité créée par l’homme dans un laboratoire. Tout comme dans La Planète des Singes : Les Origines le plus intéressant ne réside pas dans l’action mais dans le contexte et la contemplation. Le travail accompli pour créer cette société de singes, hiérarchisée avec des personnages complexes, est hallucinante. D’ailleurs le film commence sur leur société et s’y attarde pendant près d’un quart d’heure. En comparaison, le monde des humains ne se résume qu’à deux personnages : les leaders Jason Clarke et Gary Oldman (qu’on voit trop peu) dans une société rendue anarchique et prête à en découdre avec les singes. L’Affrontement suggéré dans le titre français (comme souvent moins subtil que le titre original) peut être vu comme une jouxte entre singes et humains mais également entre singes d’un côté et humains d’autre part, affrontement aussi bien psychologique qu’armé. Même si l’action demeure très fluide et rondement menée, elle ne fait pas le poids avec les scènes d’intimité de Caesar. Rendons hommage au talent incroyable d’Andy Serkis, qui on l’espère sera enfin nommé à l’Oscar du meilleur acteur malgré son masque numérique, plein de subtilités et d’émotions. On ressent tout le tiraillement émotionnel du singe, ami des humains mais qui a à présent une tribu à diriger et une famille à s’occuper, notamment son fils avec qui les relations sont conflictuelles. Matt Reeves de son côté apporte une vraie proposition de mise en scène, avec beaucoup de personnalité et de recherche dans chacun de ses plans, on pense notamment à un long plan séquence lors de la bataille finale à bord d’un tank.
Au final, il y a des chances pour que La Planète des Singes : l’Affrontement soit le blockbuster le plus intéressant et écrit de l’été. On attendra en tout cas Les Gardiens de la Galaxie pour se prononcer sur un verdict.
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