France : 2014
Titre original : –
Réalisateur : David Oelhoffen
Scénario : David Oelhoffen d’après Albert Camus
Acteurs : Viggo Mortensen, Reda Kateb, Djemel Barek
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h41
Genre : drame
Date de sortie : 14 janvier 2015
Note : 3/5
Avec Loin des Hommes, le réalisateur David Oelhoffen nous offre un voyage intérieur sur la quête identitaire de deux individus, sur fond de périple à travers l’Algérie.
Synopsis : 1954. Alors que la rébellion gronde dans la vallée, deux hommes, que tout oppose, sont contraints de fuir à travers les crêtes de l’Atlas algérien. Au coeur d’un hiver glacial, Daru, instituteur reclus, doit escorter Mohamed, un paysan accusé du meurtre de son cousin. Poursuivis par des villageois réclamant la loi du sang et par des colons revanchards, les deux hommes se révoltent. Ensemble, ils vont lutter pour retrouver leur liberté.
Âpre comme le cœur des Hommes
Loin des Hommes de David Oelhoffen pourrait presque s’apparenter à une nouvelle forme de western tant on y retrouve des thématiques du genre et certains codes. On pense à une intériorisation excessive des personnages, d’un contexte brut de violence (ici la guerre d’Algérie, qui est plus une toile de fond que le sujet), de quêtes identitaires, le tout arrosé de vastes paysages sublimes et désertiques. Viggo Mortensen n’est pas John Wayne cependant, ou l’un des héros noirs de Leone, même s’il est emprunt d’une grande bravoure et qu’il reste très énigmatique. Tout au plus apprendra-t-on qu’il a activement participé à la dernière guerre et qu’il a perdu sa femme. Reda Kateb quand à lui est un homme qui s’est résigné à la mort pour sauver sa famille alors qu’il paraît lâche au début, meurtrier ayant tué son cousin, et qu’il n’a vraisemblablement aucune échappatoire. Pourtant Daru va se prendre d’affection pour cet homme et l’accompagner à travers l’Algérie vers son destin fatidique. En thème sous-jacent bien sûr il y a la guerre d’Algérie et surtout la quête identitaire de l’instituteur, pourtant né en Algérie de parents étrangers, y ayant vécu toute sa vie. Il n’est pas arabe donc les Algériens le considèrent comme un français, tandis que pour ces derniers il n’est pas vraiment des leurs mais un apatride ayant trouvé une certaine sérénité dans sa solitude au milieu de sa vallée, à apprendre à lire aux enfants des paysans alentours. On imagine qu’il s’agit d’une forme d’expiation de ses péchés. Dans ces conditions le voyage s’apparente plus à une double introspection pour les deux personnages, Mohamed est aidé dans sa démarche par Daru mais on comprendra sur la fin que ce dernier a aussi beaucoup appris et s’en sortira grandi. Malgré sa subtilité et ses thématiques complexes, Loin des Hommes se révèle un peu trop brut de décoffrage pour maintenir l’intérêt tout du long, malheureusement trop austère et contemplatif. Heureusement le propos est sauvé par l’interprétation exceptionnelle de ces deux acteurs.