Critique – Pourquoi j'ai pas mangé mon père

Réalisateur : Jamel Debbouze
Scénario : Jamel Debbouze, Frédéric Fougea, Jean-Luc Fromental d’après l’oeuvre de Roy Lewis
Acteurs : Jamel Debbouze, Mélissa Theuriau, Arié Elmaleh
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h35
Genre : Film d’animation
Date de sortie : 8 avril 2015

Malgré un départ un tantinet laborieux, Pourquoi j’ai pas mangé mon père est une comédie hilarante à la réalisation soignée.
Synopsis : L’histoire trépidante d’Édouard, fils aîné du roi des simiens, qui, considéré à sa naissance comme trop malingre, est rejeté par sa tribu. Il grandit loin d’eux, auprès de son ami Ian, et, incroyablement ingénieux, il découvre le feu, la chasse, l’habitat moderne, l’amour et même… l’espoir. Généreux, il veut tout partager, révolutionne l’ordre établi, et mène son peuple avec éclat et humour vers la véritable humanité…celle où on ne mange pas son père.

Une délirante préhistoire
Pourquoi j’ai pas mangé mon père est clairement le bébé de Jamel Debbouze. Scénariste, réalisateur, héros, il fait jouer sa femme (Melissa Theuriau) et ses amis (Arié Elmaleh). Pari risqué quand on sait que la France n’aime pas spécialement les touche-à-tout. Mais Jamel jouit d’un capital sympathie rare et c’est avec cette même honnêteté que le Numérobis d’Asterix et Obelix : Mission Cléopâtre nous entraîne dans ce film d’animation en motion capture (une première en France) extrêmement réussi. À technologie révolutionnaire, partenaire à l’avant-garde avec Acer qui nous a donc convié à l’avant-première de cette (très) libre adaptation du best seller de Roy Lewis.
Le résultat est une fable calibrée mais extrêmement drôle où Debbouze fait du Jamel pendant 1h35 : dialogues aiguisés, situations burlesques et anachronismes hilarants. Rien n’est laissé au hasard. Il faut dire qu’il a fallu à Pourquoi j’ai pas mangé mon père plus de 7 ans pour voir le jour. Gage absolument pas systématique de qualité mais ici ce long labeur a trouvé un écho à la mesure de l’effort.
Et si l’on connait le talent d’acteur de Jamel (de réalisateur et de scénariste aussi), on ignorait celui de sa femme, Melissa Theuriau dans le rôle de Lucy. Une Lucy qui, du propre aveu de M. Debouzze, a mis du temps à trouver sa juste interprète alors qu’elle se trouvait « sous le nez » du réalisateur ! Bien entendu on sera tenté d’amalgamer certaines scènes du film à la dynamique de leur couple mais le tandem Debouzze/Theuriau fait suffisamment d’étincelles pour gagner sa légitimité. D’ailleurs le film décolle réellement lorsque Lucy/Melissa entre en scène…
Côté réalisation, une fois n’est pas coutume, la 3D est irréprochable. Cocorico c’est du made in France et il y a de quoi être fier ! Le procédé fonctionne à merveille et nous happe dès les premières minutes dans cette préhistoire imaginaire. La motion capture est troublante et entérine l’impression de voir les vrais acteurs se balancer d’arbres en arbres sur le rythme endiablé de l’excellente bande originale !
Une vraie réussite que ce Pourquoi j’ai pas mangé mon père qui donne envie d’une suite…