États-Unis : 2013
Titre original : Pawn Sacrifice
Réalisateur : Edward Zwick
Scénario : Steven Knight
Acteurs : Tobey Maguire, Liev Schreiber, Michael Stuhlbarg
Distribution : Metropolitan FilmExport
Durée : 1h54
Genre : biopic
Date de sortie : 16 septembre 2015
Note : 3/5
Quatre ans après Love et autres drogues, Edward Zwick est de retour avec avec Le Prodige, un film biographique sur le champion d’échecs : Bobby Fischer.
Synopsis : L’histoire de Bobby Fischer, le prodige américain des échecs, qui à l’apogée de la guerre froide se retrouve pris entre le feu des deux superpuissances en défiant l’Empire Soviétique lors du match du siècle contre Boris Spassky. Son obsession de vaincre les Russes va peu à peu se transformer en une terrifiante lutte entre le génie et la folie de cet homme complexe qui n’a jamais cessé de fasciner le monde.
Le Fou prend le Roi
Le film s’ouvre sur des infos télévisées du monde entier nous informant que Bobby Fischer (Toby Maguire) ne s’était pas présenté à la partie d’échecs qui le confrontait à son plus grand rival Boris Spassky (Liv Schreiber) dans ce qui est considéré (encore aujourd’hui) comme « le match du siècle » suivi d’un plan sur Fischer et une attitude qui nous ferait penser à de la folie, attitude que nous allons découvrir un peu plus en détail tout au long du film qui est, en réalité, un flashback sur la vie du champion.
A moins d’être un passionné d’échecs, vous aurez un peu de mal à entrer dans Le Prodige au départ et serez un peu perdu lors des différents tournois auxquels nous assistons durant le film, ne sachant pas trop si Bobby à l’avantage ou non durant les matchs. Heureusement, bien rapidement, vous faites abstraction de ce détail et vous vous prendrez rapidement au suspens des parties, donnant un peu plus de piquant au film bien qu’Edward Zwick ne donne pas plus d’importance que ça aux différents matchs qui ont pu avoir lieu avant ce fameux « match du siècle » soulignant le fait que pour certains, ces parties d’échecs opposant Bobby Fischer (un américain) et Boris Spassky (un russe) étaient une forme de guerre entre ces deux pays, en pleine guerre froide.
En effet, le réalisateur préfère s’attarder sur le personnage mais surtout sur le caractère particulier de Bobby Fischer en nous montrant quelqu’un de caractériel, coléreux mais surtout qui semble souffrir d’une maladie mentale appelée Paranoïa, parfaitement dépeinte par Tobey Maguire, ce revient à poser la question : les grands génies souffrent-ils tous d’une maladie mentale ? (ex : Un homme d’exception, The imitation game, Rain Man…).
Notre sentiment envers Bobby Fischer ne cesse de changer durant le film. On se prend d’affection pour ce jeune garçon de 10 ans qui découvre les échecs et qui ne supporte pas de perdre une partie jusqu’à ressentir une certaine aversion pour lui une fois adulte, imposant ses conditions pour se montrer aux parties, même si nous restons en haleine espérant le voir gagner face à son rival.
On regrettera le rythme parfois inégal passant de moments intenses à des moments plus longs et lents mais on se prend malgré tout au jeu. Il est intéressant de voir l’importance qu’avaient les parties d’échecs à cette époque en opposition à aujourd’hui, mais surtout la métaphore politique de certaines pour un grand nombre de personnes.