États-Unis : 2015
Titre original : The Martian
Réalisateur : Ridley Scott
Scénario : Drew Goddard d’après Andy Weir
Acteurs : Matt Damon, Jessica Chastain, Jeff Daniels, Chiwetel Ejiofor
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h14
Genre : science fiction
Date de sortie : 21 octobre 2015
Note : 4/5
Alors qu’il vient de s’engager dans de multiples suites de Prometheus, Ridley Scott réalise entre-temps un nouveau film spatial, adapté du best-seller de Andy Weir : Seul sur Mars. Un film tour à tour drôle, angoissant, poétique et spectaculaire.
Synopsis : Lors d’une expédition sur Mars, l’astronaute Mark Watney (Matt Damon) est laissé pour mort par ses coéquipiers, une tempête les ayant obligés à décoller en urgence. Mais Mark a survécu et il est désormais seul, sans moyen de repartir, sur une planète hostile. Il va devoir faire appel à son intelligence et son ingéniosité pour tenter de survivre et trouver un moyen de contacter la Terre. A 225 millions de kilomètres, la NASA et des scientifiques du monde entier travaillent sans relâche pour le sauver, pendant que ses coéquipiers tentent d’organiser une mission pour le récupérer au péril de leurs vies.
L’homme et la nature
Seul sur Mars n’est pas sans rappeler un autre film solitaire : Seul au monde de Robert Zemeckis avec Tom Hanks. Même si le film de Ridley Scott présente une situation de survie encore plus extrême, les deux ont en commun de placer l’Homme minuscule face à une nature impressionnante et une prise de conscience sur sa place dans l’univers, sur ce que c’est d’être un humain. On en attendait pas moins de Ridley Scott et son équipe, le film est visuellement très impressionnant et fait passer beaucoup d’émotions. Le réalisateur nous livre son habituelle image léchée et recherchée type carte postale, les paysages désertiques et immenses de Mars sont sublimés en 3D (il faut vraiment le voir dans ce format, il accentue la petitesse du personnage), encore une fois le réalisateur n’a laissé aucune place au hasard – les plans dans l’espace rappellent forcément Gravity (qui est devenu la référence spatiale absolue) mais le film a une dimension philosophiques plus proche d’Interstellar. Pourtant Seul sur Mars n’est plus vraiment de la science fiction : on se situe dans un futur très proche et tout paraît vraisemblable, présentant la lutte d’un homme pour sa survie. Alors oui bien sûr parfois il y a un côté MacGyver scientifique et même un certain suspense dans la première moitié : comment va-t-il manger, boire, créer de l’énergie, communiquer avec la NASA… Et beaucoup d’humour, c’est d’ailleurs le seul bémol à signaler. Le film a un côté très cool, Matt Damon se cache souvent derrière le second degré pour dédramatiser les situations et il y a de fait beaucoup de blagues. Oui Seul sur Mars est drôle, ce qui est assez étonnant a priori pour un drame et une situation si terrible. On ne comprend qu’à la fin l’importance de ces scènes : déjà quand Matt Damon prend conscience de la situation qu’il vit et craque littéralement – on sent tout au long du film son évolution psychologique et son isolation, l’acteur est vraiment excellent – ensuite parce que le film aurait été trop austère sinon. Même si Ridley Scott aurait pu couper quelques minutes (notamment les cinq dernières en trop) il y a une vraie énergie et une vraie tension tout le long, lors des longues scènes sur Mars mais également sur Terre à la NASA, qui cherche désespérément des solutions. Seul sur Mars est donc une réussite, profond et magnifique avec une vraie réflexion sur l’humain et un bon divertissement.