Angleterre : 2016
Titre original : Lights Out
Réalisateur : David F. Sandberg
Scénario : Eric Heisserer, David F. Sandberg
Acteurs : Teresa Palmer, Maria Bello, Billy Burke, Alexander DiPersia
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 1h21
Genres : horreur
Date de sortie : 24 août 2016
Note : 4/5
Dans le Noir a un pitch absolument formidable jouant avec cette fameuse peur primale que tout le monde a un jour ressenti quand on éteint la lumière, lorsqu’on se sent épié et qu’on craint qu’un monstre se cache sous le lit. Le noir est personnifié en créature, âmes sensibles s’abstenir !
Synopsis : Une famille en proie à une mystérieuse créature qui ne vit que dans le noir. Petite, Rebecca a toujours eu peur du noir. Mais quand elle est partie de chez elle, elle pensait avoir surmonté ses terreurs enfantines. Désormais, c’est au tour de son petit frère Martin d’être victime des mêmes phénomènes surnaturels qui ont failli lui faire perdre la raison. Car une créature terrifiante, mystérieusement liée à leur mère Sophie, rôde de nouveau dans la maison familiale. Cherchant à découvrir la vérité, Rebecca comprend que le danger est imminent… Surtout dans le noir.
Peur primaire
Avant d’évoquer le film nous ne résistons pas au plaisir de vous proposer le court-métrage hyper-efficace dont il est l’adaptation :
Le talentueux James Wan est à la production du film – après son très bon Conjuring 2 – et peut s’enorgueillir de chapeauter les deux films d’horreur les plus réussis de 2016 (à date). Dans le Noir est en effet une plongée anxiogène et terrifiante dans un monde de ténèbres car l’ennemi semble être partout, bien sûr pendant la nuit mais également dans l’obscurité d’un placard ou l’ombre d’un lit. Le film débute pas une scène très efficace dans un entrepôt avec le même effet que dans le court : une femme éteint la lumière et voit une créature au fond dans l’obscurité, avant de rapidement rallumer, que la créature disparaisse, avant de ré-éteindre et de découvrir que celle-ci est à un mètre de son visage. Par un savant jeu de mise en scène délimitant des parties dans la lumières et d’autres dans l’ombre, le réalisateur suédois David F. Sandberg déjà à l’origine du court-métrage s’impose comme un artiste très inspiré, surtout dans les apparitions de la créatures. Évidemment ce n’est pas si évident de la montrer puisque par essence elle fait partie de l’obscurité, il faut donc toujours un peu de lumière en fond dans le décor pour la faire ressortir. Et la mise en scène est pourtant très inspirée lorsque par exemple on voit l’ombre au travers d’une porte vitrée, ou lorsqu’on voit sa main dépasser de l’embrasure d’une pièce sombre. On pourra regretter au final une histoire un peu pastiche, uniquement au service d’un (excellent) pitch : les personnages sont des archétypes de film d’horreur et le scénario assez simpliste. Mais quand on voit avec quelle maestria le réalisateur arrive à nous scotcher à notre siège et nous faire très peur, on se dit qu’on a là l’essentiel. L’intelligence de Conjuring 2 était de ne jamais faire de jump-scare inutile mais plutôt de jouer sur nos sensations primaires et c’est exactement ce qu’arrive à faire Dans le Noir : activer cette petite parcelle d’instinct de survie dans notre cerveau. Même si la fin appelle à une suite (restez après le générique), on a pris un pied monstrueux devant cette petite merveille d’effroi, et le pari est réussi puisque vous risquez de passer une mauvaise nuit ensuite, dans le noir…