États-Unis : 2016
Titre original : –
Réalisateur : Scott Derrickson
Scénario : Jon Spaihts, Thomas Dean Donnelly, Joshua Oppenheimer
Acteurs : Benedict Cumberbatch, Chiwetel Ejiofor, Tilda Swinton, Rachel McAdams, Mads Mikkelsen
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 1h55
Genres : fantastique
Date de sortie : 26 octobre 2016
Note : 3,5/5
Après Captain America: Civil War en avril, voici arriver sur nos écrans Doctor Strange, le deuxième film cette année estampillé Marvel Studios (le nouveau patronyme du groupe qui vient de changer d’identité visuelle). Sans surprise c’est une origin story qui introduit le Sorcier Suprême dans l’univers tentaculaire des super-héros. Et après la technologie, voici la magie.
Synopsis : Doctor Strange suit l’histoire du Docteur Stephen Strange, talentueux neurochirurgien qui, après un tragique accident de voiture, doit mettre son égo de côté et apprendre les secrets d’un monde caché de mysticisme et de dimensions alternatives. Basé à New York, dans le quartier de Greenwich Village, Doctor Strange doit jouer les intermédiaires entre le monde réel et ce qui se trouve au-delà, en utlisant un vaste éventail d’aptitudes métaphysiques et d’artefacts pour protéger le Marvel Cinematic Universe.
Inception-esque ténu
Il est vraiment regrettable que tous les films Marvel soient basés sur le même schéma, peu importe le personnage – à l’exception notable des Gardiens de la Galaxie. On a la sensation désagréable d’avoir un même moule servant à introduire chaque nouveau héros dans l’univers immense du géant du divertissement, en l’adaptation à la sauce voulue. Alors bien sûr me direz-vous, on ne va pas voir un Marvel comme un film de Nolan, le scénario n’est pas ce qui importe le plus. Le plus important c’est d’en avoir pour son argent et d’être totalement diverti 2h durant, d’avoir vu du grand spectacle. Pour le coup Doctor Strange rentre totalement dans cette catégorie de film à grand spectacle assez démesuré, plutôt jouissif d’ailleurs dans ce qu’il montre, même si on le martèle le scénario ne nourrit pas suffisamment l’esprit. La projection presse était en IMAX 3D et pour être franc, votre serviteur s’est trouvé malade en pleine séance (maux de tête, nausée) alors que ce n’était pas ma première expérience dans ce format. Chacun sa sensibilité évidemment, mais la 3D est assez vomitive dans ce sens où il y a énormément de changements dans la profondeur, beaucoup de mouvements (gare aux épileptiques), des changements de gravité ou simplement des objets qui se mettent à tourner en changeant de forme. Peut-être votre cerveau sera-t-il tolérant mais on préfère vous prévenir. Car le monde halluciné et magique de Doctor Strange dépasse la réalité, le réalisateur multiplie les trouvailles visuels pour illustrer ce fait et les multiples possibilités graphiques qui en découlent : des villes qui se tordent dans tous les sens (rappelant forcément Inception), des personnages qui se mettent à courir sur les murs ou au plafond, des effets de ralenti ou d’accélération, des jeux visuels basés sur la symétrie des pièces, sans compter une extraordinaire palette colorimétrique…
Bref visuellement, Doctor Strange est une grande claque hyper jouissive, avec une direction artistique au sommet. Benedict Cumberbatch est parfait dans ce rôle taillé à sa mesure, nous n’aurions pas pu imaginer meilleur Sorcier Suprême, qui va évoluer de personnage cynique et égocentrique (qui n’est pas sans rappeler son Sherlock) au plus grand sorcier de son temps. Doctor Strange est intéressant dans ce sens où c’est la première incursion de Marvel Studios dans l’univers de la magie et du fantastique, ce qui tranche avec les films précédents de science-fiction. Comme il est fait allusion directement dans le film « les Avengers sont les gardiens du monde physique, les Sorciers celui du monde spirituel », Avengers qui d’ailleurs apparaît en surbrillance pendant tout le film jusque dans la première scène post-générique avec Thor.
Vous l’avez compris, on a été un peu partagé à la vision de Doctor Strange, qui est surement le Marvel le plus ambitieux et réussi d’un point de vue visuel et mise en scène, mais qui ne sort pas des schémas habituels, trop tenu par les exigences de Kevin Feige et son univers partagé tentaculaire qui ne cesse de grandir. C’est assez frustrant en vérité. Mais après l’origin story, on est plutôt curieux de voir ce que le personnage va devenir.