États-Unis : 2014
Titre original : Devil’s Due
Réalisateurs : Matt Bettinelli-Olpin, Tyler Gillett
Scénario : Lindsay Devlin
Acteurs : Allison Miller, Zach Gilford, Sam Anderson
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 1h29
Genre : horreur
Date de sortie : 07 mai 2014
Note : 1/5
Au royaume du found footage les concepts foireux sont rois. Ce qu’on appelait avant le « cinéma de genre » devient un argument marketing des plus vulgaires, où l’on privilégie la quantité à la qualité. The Baby est un énième ersatz du film d’horreur rentable mais artistiquement plat.
Synopsis : Suite à une soirée bien arrosée lors de leur lune de miel, deux jeunes mariés doivent gérer une grossesse survenue plus tôt que prévu. Alors que le futur père choisit d’immortaliser les neuf mois à venir en filmant sa femme, il découvre que celle-ci adopte un comportement de plus en plus inquiétant, témoignant de changements profonds aux origines à la fois mystérieuses et sinistres…
Paranormal Baby
Le modèle économique du film d’horreur a le vent en poupe, particulièrement le sous genre du found footage. Une raison à cela : un faible coût de production, une campagne marketing accrocheuse, et un succès quasi-assuré auprès des adolescents, friands de ce type de divertissement où « on se fait peur mais pas trop. » Rendez vous compte : Paranormal Activity n’aura coûté que 15.000 dollars à Oren Peli, et le film a amassé près de 200 millions de billets verts à travers le monde. Forcément cela donne des idées, même si le genre est maintenant saturé et peine à se renouveler. La seule ligne créative consiste à calquer ce modèle à chaque fois, en modifiant un peu la sauce. The Baby suit exactement ce schéma mais ne fait pas dans la subtilité. Le found footage est justifié en un éclair scénaristique et on ne reviendra pas là-dessus de tout le film, même si on se demandera souvent l’intérêt d’avoir une caméra pour filmer certaines situations. Pour justifier ça, hop les réalisateurs décident d’adopter le point de vue de caméras de surveillance parfois, ainsi que l’installation de caméras espionnes dans la maison du couple. Et en plus ils te prennent pour un imbécile tant les effets sont prévisibles. « Tiens je vais regarder si le bébé bouge, vas y bouge. Oh j’ai entendu un bruit dehors, je pose la caméra en face du ventre de ma femme et je sors du champs » quand soudain forcément le bébé bouge de manière grotesque. Ou alors, laissons ouverte notre maison en permanence, lumières allumées. Le film est bourré de facilités ce qui fait que l’on s’attend à chaque rebondissement. Déjà que The Baby ne fait pas très peur, alors si en plus on sait ce qu’il va se passer, jump scares inclus… Le final est assez pathétique : comme souvent, tout le sel de la chose est concentré sur les dix dernières minutes… mais il ne se passe quasiment rien ! Pire, la fin est tellement ouverte et peu concluante pour un film unique qu’on imagine déjà des suites, preuve du modèle marketing sans fin. Alors en effet, si vous voulez convaincre votre chérie d’avoir un bébé, inutile de l’emmener voir The Baby, en cela il dégoutterait n’importe qui de la maternité. Hormis ça c’est le néant.