États-Unis : 2014
Titre original : –
Réalisateur : Ramin Bahrani
Scénario : Ramin Bahrani, Amir Naderi, Bahareh Azimi
Acteurs : Andrew Garfield, Michael Shannon, Laura Dern
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h52
Genre : drame
Date de sortie : (non daté) – en exclusivité e-cinema
Note : 4/5
Voilà un film que l’on attendait pas du tout alors que 99 Homes est passé par de nombreux festival : la Mostra, le TIFF, Sundance et il sera en compétition au prochain festival de Deauville. Malheureusement il ne bénéficiera pas d’une sortie en salles…
Synopsis : Un homme, dont la maison a été saisie par la banque, se retrouve à devoir travailler avec le promoteur immobilier véreux responsable de son malheur.
Pacte avec le diable
Est-ce que le e-cinéma constitue une solution de facilité ou une vraie alternative aux sorties en salle ? On peut logiquement se poser la question puisque de plus en plus de films « sortent » dans ce nouveau format de distribution, en exclusivité sur les plateformes de vidéo à la demande pendant six semaines avant de pouvoir directement sortir en vidéo. On aura l’occasion d’en reparler avec la sortie e-cinéma de The Green Inferno de Eli Roth mais n’est ce pas également gâcher le potentiel d’un film en le privant de la magie du cinéma ? Cela dit, 99 Homes aura surement plus de visibilité ainsi : répertorié en tant que drame indé il n’aurait probablement pas brillé au box office. Pourtant c’est tout le mal qu’on lui souhaite car 99 Homes est une très bonne surprise. Le titre fait référence à ce qu’on pourrait appeler « le phénomène des 99 % » : pour 100 personnes seule une va faire fortune et se repaître des 99 autres ; « Homes » fait référence au contexte immobilier du film où la richesse vient de celui qui possède le plus de maisons. Comme s’interroge le réalisateur Ramin Bahrani : « Une personne normale, où quelle vive dans le monde, ne peut plus espérer progresser en faisant un travail honnête et en cherchant à s’y investir pleinement car elle se heurte à la cupidité et à la corruption généralisées. Lorsqu’un homme est face à un peloton d’exécution, doit-il aider son bourreau à appuyer sur la gâchette ? » Le film impose donc une vision assez négative de notre société (sûrement pas si biaisée que ça) et l’histoire d’une famille prise dans l’engrenage des créanciers. Dennis va se retrouver dans la position malsaine de pouvoir gagner beaucoup d’argent en expulsant pour Rick des familles de leur propre maison. Le casting est peut-être le seul point négatif : Andrew Garfield et son air de jeune premier n’a pas vraiment la carrure du rôle malgré ses efforts. Et Michael Shannon (bon au demeurant) qu’on voit trop souvent dans des rôles comme celui-là n’apporte aucune surprise. 99 Homes pose une question simple : jusqu’à quel point serait-on prêt à infliger à autrui ce qu’on a subi, sous prétexte de trouver une issue ?