États-Unis : 2015
Titre original : In the Heart of the Sea
Réalisateur : Ron Howard
Scénario : Charles Leavitt d’après Moby-Dick
Acteurs : Chris Hemsworth, Benjamin Walker, Cillian Murphy, Tom Holland
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 2h02
Genre : aventure
Date de sortie : 09 décembre 2015
Note : 3,5/5
Après le très réussi Rush, Ron Howard revient aux affaires avec un film d’aventure qui (a priori) sent bon les années 80, le temps des grandes fresques maritimes. Est-ce qu’avec Au cœur de l’océan le réalisateur s’offre son « Bounty » à lui ?
Synopsis : Hiver 1820. Le baleinier Essex quitte la Nouvelle-Angleterre et met le cap sur le Pacifique. Il est alors attaqué par une baleine gigantesque qui provoque le naufrage de l’embarcation. À bord, le capitaine George Pollard, inexpérimenté, et son second plus aguerri, Owen Chase, tentent de maîtriser la situation. Mais face aux éléments déchaînés et à la faim, les hommes se laissent gagner par la panique et le désespoir…
Au cœur de l’océan n’est malheureusement pas aussi réussi que Rush – dans un genre très différent certes. Déjà parce que toute la première partie du film est assez hésitante : la narration est lente sans que cela soit justifié par le scénario, les effets visuels font parfois mal aux yeux, et Chris Hemsworth se pavane. Heureusement la suite comble largement nos attentes même si au final, Au cœur de l’océan n’est pas le film qu’on s’attendait à voir. Déjà parce qu’il n’y a aucun fantastique d’aucune sorte, c’est une histoire réaliste. Ensuite parce qu’on s’éloigne du film d’époque « à la sauce 80’s » comme on espérait le voir. Du coup on ne retrouve pas le souffle d’aventure épique que l’on pouvait en attendre, même si Ron Howard n’est pas un débutant et offre une sublime mise en scène, élégante au possible. Au cœur de l’océan s’intéresse donc plus au drame humain et à ses répercussions psychologiques – un peu à la manière de L’Odyssée de Pi (sans intervention du fantastique comme on l’a dit) où le voyage représente une sorte de rite initiatique pour le jeune mousse (Tom Holland, impeccable de sensibilité) tandis que les personnages vont perdre leurs illusions. Les réticences du début concernant Hemsworth sont bien vite balayées au profit d’un interprétation très solide ; félicitons également les seconds rôle de Benjamin Walker à Cillian Murphy en passant par Ben Whishaw et Brendan Gleeson (le narrateur, qui n’est autre que le mousse devenu vieux). Si Ron Howard convainc donc moins, il livre quand même un film fort et très recommandable.