Titre original : Fifty Shades of Grey
Réalisateur : Sam Taylor-Johnson
Scénario : Kelly Marcel tiré des romans de E.L. James
Acteurs : Dakota Johnson (Anastasia Steele), Jamie Dornan (Christian Grey), Eloise Mumford (Kate), Victor Rasuk (José), Luke Grimes (Elliot Grey), Marcia Gay Harden (Mrs. Grey), Rita Ora (Mia Grey)
Distribution : Universal Pictures
Durée : 2h05
Genre : Drame
Date de sortie : 11 février 2015
Note : 3/5
Très attendue, l’adaptation cinématographique du succès mondial Cinquante Nuances de Grey s’en sort de manière honorable malgré des longueurs et des scènes érotiques trop édulcorées.
Synopsis : Quand Anastasia Steele remplace sa colocataire malade pour interviewer le jeune et séduisant PDG Christian Grey, elle ignore que sa vie va basculer. Attirés l’un par l’autre, une romance un peu particulière va bientôt naître entre la jeune femme innocente et vierge et le jeune homme s’adonnant au BDSM (Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sadomasochisme).
La soumission dans tous ses états
Vendus à des millions d’exemplaires à travers le monde le roman d’ E.L James Cinquante Nuances de Grey a permis à de nombreuses femmes de se familiariser avec un érotisme ardent sans avoir eu besoin de s’abonner à une chaîne cryptée. Aussi quand la rumeur d’une adaptation cinématographique a commencé à circuler sur la toile c’est toute une partie de la population mondiale féminine qui a défailli. Toutes allaient pouvoir s’émoustiller face aux fantasmes maintes fois imaginés dans leur esprit et finalement projetés sur grand écran. QElles risquent d’être déçues ! Le long métrage a dû lisser ses scènes de bondage, SM et autres afin de ne pas s’accointer avec les films pour adultes et empêcher les jeunes filles de s’extasier devant le torse nu de Jamie Dornan/Christian Grey. Pourtant un livre qui a bâti son succès sur le réalisme et la violence de ses relations sexuelles ne méritait-il pas plus que ces échanges tièdes et pudiques proposés par la version filmée ?
Dans ce genre d’aventures un peu périlleuses, l’alchimie entre les acteurs est primordiale. Et s’il est de notoriété publique que Dakota Johnson et Jamie Dornan ne sont pas sortis du tournage en étant amis à la vie, à la mort, leur mésentente ne transparaît absolument pas à l’écran. Jamie Dornan offre un Christian Grey énigmatique et crédible dans sa position de dominant sexuel quand sa partenaire Dakota Johnson (fille de Don Johnson -l’un des Deux Flics à Miami- et Melanie Griffith) force un peu le côté innocent et dominée d’Anastasia. Le reste du cast est simplement anecdotique (malgré l’annonce en grande pompe de la présence de la chanteuse Rita Ora, son temps à l’écran doit s’élever en tout et pour tout à…3min !) et n’apporte guère d’informations sur les personnages.
Aussi ces focus sur l’entourage des deux héros sont ressentis comme une simple perte de temps ou pire du remplissage qui vient alourdir un film qui aurait gagner à être plus ramassé. Bien sûr les fans de Christian Grey diront que ce premier opus fait office d’introduction et qu’il est destiné à « simplement » poser l’action et à présenter les personnages -et ils auront raison- mais on ne peut s’empêcher de trouver le temps long, beaucoup trop long, lorsque la caméra s’éloigne des deux héros.
Pourtant malgré ces défauts, Cinquante Nuances de Grey est un bon film, bien meilleur de ce à quoi on pouvait s’attendre (vous avez dit Twilight ?) qui nous entraîne sans mal dans un univers délicat à exploiter. Joliment réalisé, il évite également le piège si tentant de la mièvrerie que d’autres longs métrages de cet acabit aurait volontiers surutilisé.