États-Unis : 2014
Titre original : Deliver Us From Evil
Réalisateur : Scott Derrickson
Scénario : Paul Harris Boardman, Scott Derrickson
Acteurs : Eric Bana, Edgar Ramírez, Olivia Munn
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Durée : 1h59
Genre : thriller, horreur
Date de sortie : 03 septembre 2014
Note : 3,5/5
Scott Derrickson n’est pas un nouveau venu dans le cinéma de genre puisqu’on lui doit déjà les inspirés L’Exorcisme d’Emily Rose et Sinister (en attendant sa vision de Doctor Strange pour Marvel). Avec Délivre-nous du mal, produit par le nabab Jerry Bruckheimer, il livre un thriller efficace plein de tensions.
Synopsis : A New York, le policier Ralph Sarchie enquête sur une série de crimes. Il s’associe avec un prêtre non conventionnel, spécialisé dans les rituels d’exorcisme. Tous deux vont lutter contre les possessions qui terrorisent leur ville.
Invocamus
De l’aveu de Scott Derrickson lui-même, venu parler de son film devant quelques privilégiés, son cinéma peut être vu comme une grande métaphore de sujets d’actualité forts qu’il dénonce. En l’occurrence Délivre-nous du mal parle des soldats américains revenus du Moyen-Orient avec de nombreuses séquelles et les traumatismes avenant. C’est pour cette raison que dans l’introduction, le mal s’insinue à l’intérieur de trois soldats partis faire la guerre, et les conséquences que cela entraîne lors de leur retour au pays. Pourtant, Délivre-nous du mal n’est pas un film politique, loin de là. On suit Eric Bana au travers d’une enquête remplie de faits troublant (une mère qui jette son enfant dans la fosse aux lions d’un zoo, un homme qui bat sa femme…) tous liés à ces fameux soldats. Le film possède une ambiance très glauque qui rappelle souvent Seven de Fincher même si la progression dramatique est plus puissante dans ce dernier. Et c’est vraiment ça que Scott Derrickson a voulu tourner : un thriller avec une bonne dose d’horrifique. Pourtant le film sort des carquans habituels de l’horreur, pas de maison hantée ici mais un univers ouvert au sein de la ville de New York, des plans complexes (le réalisateur va jusqu’à tourner une scène de flashback en Super 8) et des acteurs plus habitués aux films dramatiques qu’au cinéma de genre. Délivre-nous du mal s’éloigne quand même du film expérimental, il assume son côté grand spectacle produit par Bruckheimer, et s’impose comme un divertissement noir à souhait. Le film est un vrai thriller dans ce sens où Eric Bana progresse dans son enquête, épaulé par Edgar Ramírez, en considérant jusque tard que le mal vient de l’homme et pas de croyances bibliques, et ce ton est très réussi. Même dans l’horreur le film est efficace puisque hormis les jump scares habituels, la tension est palpable dans certaines scènes se déroulant dans le noir où l’on découvre un personnage tapi. Le mal est personnifié au travers des soldats, il n’y a donc pas d’effets visuels avec des créatures surnaturelles, ce qui donne au film un côté très humain et facilite l’identification. Seul gros bémol, la fin peu inspirée, longue et déjà vu, et ce happy end qui pourrait presque sous entendre une suite en cas de succès.