États-Unis, Allemagne : 2014
Titre original : The Monuments Men
Réalisateur : George Clooney
Scénario : George Clooney, Grant Heslov d’après Robert M. Edsel et Bret Witter
Acteurs : George Clooney, Matt Damon, Bill Murray, Cate Blanchett
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 1h58
Genre : Guerre
Date de sortie : 12 mars 2014
Note : 2/5
Un casting incroyable, un réalisateur que l’on sait engagé, un sujet intéressant et méconnu: Monuments Men avait tout sur le papier pour être LE film du mois. Oui, mais voilà…
Synopsis : La plus grande chasse au trésor du XXe siècle est une histoire vraie. MONUMENTS MEN est inspiré de ce qui s’est réellement passé.
En pleine Seconde Guerre mondiale, sept hommes qui sont tout sauf des soldats – des directeurs et des conservateurs de musées, des artistes, des architectes, et des historiens d’art – se jettent au cœur du conflit pour aller sauver des œuvres d’art volées par les nazis et les restituer à leurs propriétaires légitimes. Mais ces trésors sont cachés en plein territoire ennemi, et leurs chances de réussir sont infimes. Pour tenter d’empêcher la destruction de mille ans d’art et de culture, ces Monuments Men vont se lancer dans une incroyable course contre la montre, en risquant leur vie pour protéger et défendre les plus précieux trésors artistiques de l’humanité…
Ridiculous Men
Des films sur la seconde guerre mondiale il en existe des dizaines. Des films sur la poignée d’hommes chargée de protéger, retrouver et restituer les oeuvres d’art volées par Hitler pendant cette guerre, il n’y en a pas d’autres. Georges Clooney se retrouvait donc avec un sujet inédit et complexe à traiter, afin de tenter de prouver à quel point ces « hommes des monuments » étaient de sacré héros.
Et contre toute attente, Mr What Else décide d’aborder cette histoire avec une musique à la Disney, une bande de potes sortie tout droit d’un Oceans’ 11 parce que ça en jette sur l’affiche, aussi peu de suspense qu’un épisode des Anges de la Télé Réalité et une réalité historique disons…libre. Résultat, on se retrouve devant un nouvel épisode de la « 7ème Compagnie » dans lequel on voit évoluer des acteurs pourtant de talent mais qui se contente d’interpréter leur propre rôle. Matt Damon fait son monsieur tout le monde habituel, Bill Murray qui doit avoir AU MOINS 3 phrases dans le film fait du Bill Murray bien perché, John Goodman est toujours le mec sympa et Jean Dujardin est…français. Ennui, vous avez dit ennui? Oui c’est bien le mot.
Que dire de Cate Blanchett réduite à devoir tenter de parler anglais avec un accent français pour interpréter une Claire Simone par conséquent peu crédible? Que dire aussi du fait qu’en 2H on ne voit pas une horreur de la guerre, pas un juif, mais qu’on se retrouve à la place confronté à un seul nazi assez risible dont les américains viennent nous sauver pendant qu’à Paris, ville de l’amour, tout le monde tente de ne pas coucher avec tout le monde?
Car si un film sur la guerre peut être burlesque, fun et décalé quand il est assumé de bout en bout tel un « Inglorious Basterds », « Monuments Men » se veut pourtant parfois très sérieux à grand renfort de violons dans des moments soit-disant émouvants. Il se veut également plutôt sérieux sur son patriotisme omniprésent, sur ses clichés français…ce qui vient finalement déranger le spectateur (au moins ceux qui connaissent un minimum l’Histoire) qui se demandent alors où Clooney veut en venir, lui que l’on pensait pourtant intelligent.
C’était sans compter sur l’appel d’Hollywood, du « film entre potes » et du gain que peut représenter ce film qui pourtant paraît bien creux derrière ses décors en carton pâte et ses fonds verts plus que limites. N’est pas James Cameron qui veut il faut croire. Alors même si au milieu de ces deux longues heures quelques blagues viennent nous divertir, on ressort plus que déçu par ce film qui préfère perdre son temps sur des scènes vides de sens plutôt que de recentrer son histoire sur la protection de l’histoire de l’art, véritable sujet de fond qui a malheureusement droit à un traitement plus que léger ici…Dommage, il va falloir continuer à regarder Arte pour vraiment s’instruire il faut croire.