France : 2014
Réalisateur : Michel Hazanavicius
Scénario : Michel Hazanavicius
Acteurs : Bérénice Béjo, Annette Bening, Maxim Emelianov, Abdul Khalim Mamatsuiev
Distribution : Warner Bros France
Durée : 1h33
Genre : drame
Date de sortie : 26 novembre 2014
Note : 3/5
Présenté dans une version différente à Cannes il y a quelque mois, le drame de Michel Hazanavicius sort sur nos écrans dans un tout nouveau montage le 26 novembre prochain.
Synopsis : Le film se passe pendant la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Il raconte, à échelle humaine, quatre destins que la guerre va amener à se croiser. Après l’assassinat de ses parents dans son village, un petit garçon fuit, rejoignant le flot des réfugiés. Il rencontre Carole, chargée de mission pour l’Union Européenne. Avec elle, il va doucement revenir à la vie. Parallèlement, Raïssa, sa grande sœur, le recherche activement parmi des civils en exode. De son côté, Kolia, jeune Russe de 20 ans, est enrôlé dans l’armée. Il va petit à petit basculer dans le quotidien de la guerre.
Un film proche du documentaire
Que ceux qui avaient vu la version cannoise et ne l’avaient pas aimé se rassurent : le réalisateur Michel Hazanivicius a écouté son public pour livrer un film au final très habile et puissant. Filmé presque comme un documentaire, « The search » nous offre 4 points de vue différents sur un conflit peu traité au cinéma et encore assez récent : la guerre de Tchétchénie.
Hasard de timing, ce conflit a une résonnance aujourd’hui avec tout ce qui se passe entre la Russie et l’Ukraine. Pourtant, Michel Hazanivicius n’a aucunement cherché à faire un film politique selon son propos. Il ne prend pas parti, il expose des faits. Parfois même de façon froide et implacable. Il décide aussi volontairement de ne pas traiter le conflit en détail puisque ce n’est pas le propos, mais prend du temps pour suivre des personnages dans chaque camp. On ne peut donc pas dire que « The Search » soit agréable à regarder. Il y a des morts, il y a de la souffrance, il y a de la tristesse, comme dans toute guerre.
Mais là où le réalisateur a été le plus honnête, c’est lorsqu’il a eu la décence de tourner son film en langue Russe et Tchétchène avec des non-acteurs locaux, et lorsqu’il a pris la décision de ne pas mettre une seule note de musique dans ce film. Bien loin d’Hollywood, pas une note de violon ne résonne durant les scènes de « The Search » qui pourraient nous émouvoir. Chercher la larme n’est d’ailleurs pas le but de la démarche d’après le réalisateur.
Par conséquent, notre œil de spectateur peut se sentir un peu dérouté par ce long-métrage très froid qui nous plonge dans une spirale infernale jusqu’à la scène finale qui assène le coup de grâce. Si rien n’est à redire sur la réalisation et la photo impeccables, l’ensemble est pourtant difficile à digérer, un peu trop long et quelques scènes pouvant tirer un peu trop sur le pathos subsistent encore dans ce nouveau montage.
Toutefois, « The Search » est un film puissant sur un sujet encore sensible, et la multiple narration permet de toujours s’accrocher au minimum à l’une des histoires, mêmes si elles ne sont pas toutes égales. Mention spéciale à l’histoire du soldat russe qui représente à elle seule tout l’intérêt de voir le film.
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