États-Unis : 2015
Titre original : Inside Out
Réalisateurs : Pete Docter, Ronaldo Del Carmen
Scénario : Pete Docter, Meg LeFauve, Josh Cooley
Acteurs : Amy Poehler, Mindy Kaling, Bill Hader, Charlotte Le Bon, Pierre Niney, Marilou Berry
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 1h34
Genre : animation
Date de sortie : 17 juin 2015
Note : 5/5
Pixar nous a un chouilla déçu depuis 2010 et la sortie de Toy Story 3 qui est son dernier chef d’oeuvre en date. Et en parallèle DreamWorks Animation profite de la brèche pour offrir au public coup sur coup trois très bons films : Dragons et sa suite, ainsi que Les Croods. Avec Vice-Versa on retrouve le génie du studio à la lampe qui récupère (et de très loin) son trône.
Synopsis : Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité, Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…
Quand Pixar transcende les genres
Mais quelle idée ingénieuse ! Vice-Versa est un peu une métaphore qui ravira tous les psys de la planète, une manière simple et ludique d’imaginer ses émotions et parfois les sentiments contradictoires en nous. L’équipe du film a imaginé une sorte de carte routière émotive de la fin de l’enfance et du début de l’adolescence, en s’intéressant à la vie d’une petite fille qui va être confrontée aux doutes que l’on peut ressentir à cette période, et au mal être causé par son déménagement. Le film oppose le monde extérieur avec la résultante des émotions que l’on peut ressentir, au monde intérieur matérialisé par nos émotions primaires : la joie, la tristesse, la colère, la peur et le dégoût. Au début, Joie est une sorte de leader qui tente de contrôler le quotidien de Riley pour lui faire voir les choses en rose. Mais à partir du déménagement, les choses vont aller de mal en pis. Ce bouleversement dans la vie de la petite fille va se matérialiser dans sa tête par la disparition de Joie et Tristesse du centre de contrôle pour se retrouver aux confins de sa mémoire. La traversée du retour, sous forme de voyage initiatique, va permettre à Joie d’apprendre à connaître Tristesse et l’importance capitale de laisser s’exprimer ses différentes émotions, toute cette complexité qui nous définit. Pourtant Vice-Versa n’est pas prise de tête et c’est toujours la force de Pixar : des films magnifiques, très divertissants avec de l’humour et de l’aventure, et puis ce sous-texte plus complexe qui nous parlera au plus profond. Le film est d’une poésie incroyable et la métaphore filée parfaitement maîtrisée, l’écriture est d’une intelligence et d’une drôlerie rarement égalée, on se dit que Pixar a tout compris. Et pas seulement dans les scènes d’humour puisqu’à l’image d’un Toy Story 3 évoquant déjà la fin de l’enfance et la passage à l’âge adulte, il y a dans Vice-Versa énormément d’émotions et vous devriez verser votre petite larme. Le studio à la lampe retrouve sa suprématie, le film a longuement été applaudi au festival de Cannes où il était présenté, et on se retrouve face à un nouveau chef d’oeuvre qui fera date. En attendant Le Voyage d’Arlo, second Pixar de l’année qui sortira le 25 novembre prochain.
Un commentaire
Pingback: Golden Globes 2016 : le palmarès ! | Ciné-Nerd