États-Unis, France : 2013
Titre original : White Bird in a Blizzard
Réalisateur : Gregg Araki
Scénario : Gregg Araki d’après Laura Kasischke
Acteurs : Shailene Woodley, Eva Green, Shiloh Fernandez
Distribution : Bac Films
Durée : 1h31
Genre : drame
Date de sortie : 15 octobre 2014
Note : 3,5/5
Gregg Araki explore une fois de plus la part d’ombre des adolescents dans un film aux multiples visages et à l’ambiance colorée. Le film sera présenté en compétition du festival de Deauville 2014.
Synopsis : Kat Connor a 17 ans lorsque sa mère disparaît sans laisser de trace. Alors qu’elle découvre au même moment sa sexualité, Kat semble à peine troublée par cette absence et ne paraît pas en vouloir à son père, un homme effacé. Mais peu à peu, ses nuits peuplées de rêves vont l’affecter profondément et l’amener à s’interroger sur elle-même et sur les raisons véritables de la disparition de sa mère…
Les affres de l’adolescence
La construction psychologique de ce White Bird est surement le point le plus intéressant du film. L’histoire est centrée sur Kat Connors qui comme toutes les adolescentes déteste sa mère, a pitié de son père, et commence à faire ses premières expériences de la vie, en particulier sexuelles. Mais cette progression naturelle va être grippée par la disparition soudaine de la mère (incarnée par Eva Green en roue libre). Dès lors l’adolescente peut-elle se construire normalement en l’absence d’une figure maternelle ? À l’inverse la mère est présentée uniquement au-travers de scènes de flashbacks pour tenter de comprendre les raisons qui l’ont fait disparaître. Flétrissure de l’âge ? Jalousie envers sa fille en fleur ? Détestation de sa vie ? La dépression l’envahit peu à peu et elle est une sorte de vamp qui déambule dans chacune de ses scènes, souvent pathétique, et détestant son mari. En cela la progression mentale des deux femmes est complètement opposée, l’une se construisant pendant que l’autre dépérit. La réflexion sur l’âge et l’adolescence est très intéressante, Gregg Araki est fin psychologue de la nature humaine. Pourtant son film n’est pas qu’un drame, c’est aussi un thriller avec cet enjeu de savoir ce qui a bien pu arriver à Eve, le meurtre paraissant de plus en plus probable, jusqu’au dénouement inattendu et fort réussi émotionnellement. Un peu comme les saisons qui passent, les personnages d’Araki naissent, vivent et meurent dans un mélange de couleurs, une ambiance parfois pop, parfois punk, où rêve et réalité ne sont jamais très loin. Et la BO rétro est très bonne ! On aurait aimé des personnages un peu moins passifs – on pense surtout au père -, et il y a quelques longueurs. Malgré tout, White Bird est un film multiple et très intéressant sur les affres de l’adolescence.
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