États-Unis : 2015
Titre original : –
Créateurs : Greg Berlanti, Andrew Kreisberg, Allison Adler
Acteurs : Melissa Benoist (Kara Zor-El/Supergirl), Laura Benanti (Alura Zor-El), Mehcad Brooks (Jimmy Olsen), Calista Flockhart (Cat Grant), David Harewood (Hank Henshaw), Chyler Leigh (Alex Danvers)
Diffusion : CBS
Note : 2/5
Maladroit et souffrant d’une anémie scénaristique évidente, le pilot de Supergirl est sauvé par le charme et le talent de son héroïne Melissa Benoist.
Synopsis : Les aventures de Kara Zor-El, la cousine de Superman, alias Supergirl. À 24 ans, après seulement 4 années passées sur Terre, la jeune femme se sent impuissante face à ses pouvoirs extraordinaires qu’on lui a appris à ne pas utiliser. Mais un désastre inattendu va la forcer à le faire et c’est ainsi qu’elle commence à aider les habitants de sa ville qui ne tardent pas à la surnommer « Supergirl »…
La saison des séries est terminée et les chaînes préparent activement la rentrée. Parmi les nouveautés qui font déjà parler d’elle : Supergirl. Dernière née de la collaboration DC Comics/Greg Berlanti, qui a engendré les très réussis Arrow et The Flash, la série a vu son pilot fuité sur le net. Comme The Flash l’année dernière dont les premières critiques dithyrambiques avaient certainement rassuré CW, la chaîne de diffusion. Stratégie de CBS pour prendre la température de nouvelle série très attendue ? Sans doute. Notre verdict : peut mieux faire !
Certes les introductions de série ne sont jamais chose aisée mais ce premier épisode présente des lacunes aussi claires qu’étonnantes pour un projet de cette envergure. La rapidité du scénario est la première chose qui surprend. Tout ce qui aurait pu constituer des points de souffrance pour Kara est balayé dès ce pilot : tous les gens importants pour elle sont au courant de sa vraie identité de Supergirl, le réel métier de sa sœur (twist scénaristique en or !) est aussitôt dévoilé, son costume immédiatement trouvé… Le tandem Berlanti/Kreisberg nous avait habitués à mieux avec Arrow et The Flash et leur comparse Ali Adler, qui s’est illustrée sur des séries comme Chuck ne parvient pas à remonter le niveau.
Ce côté superficiel se retrouve aussi malheureusement dans les effets spéciaux. Là où The Flash avec un moindre budget parvient à nous étonner par la qualité de sa production, Supergirl déçoit. Pourtant on attendait mieux de l’association de CBS, un des plus gros networks US, et de DC Comics que la scène de sauvetage de l’avion digne d’une mauvaise série B. La réalisation de manière générale souffre d’un manque d’ambition encore une fois surprenante pour une série de superhéros où justement l’univers fictif doit être suffisamment crédible pour happer le téléspectateur.
Et le jeu pas forcément toujours juste de certains acteurs entérine cette sensation de facticité, Calista Flockhart en tête. L’actrice qui a pourtant fait ses armes à la télé (Ally McBeal, Brothers and Sisters) en fait des caisses dans son rôle de magnat des médias singeant sans grande réussite Meryl Streep dans Le Diable s’habille en Prada. Chyler Leigh (Lexie Grey dans Grey’s Anatomy) se cantonne dans les rôles dramatiques et logiquement s’en sort ici avec les honneurs. La présence de Dean Cain (Clark/Superman dans Loïs et Clark et Helen Slater Supergirl dans sa version années 80) en parents adoptifs de Kara est un clin d’œil malin. Mais la vraie révélation et l’unique raison pour laquelle ce pilot n’est pas une catastrophe c’est Melissa Benoist, Supergirl herself. Relativement peu connue malgré un rôle récurrent dans les deux dernières saisons de Glee, la jeune actrice illumine de son charme chacune de ses scènes. Clairement à l’aise dans les allers-retours dramatico-comique, Benoist dégage une maîtrise claire de son jeu qui fait d’elle le choix parfait pour porter la série sur ses épaules. Une maîtrise supportée par un capital sympathie évident qui nous fait dire que l’on n’a pas fini d’entendre parler de la jeune femme. Pour le reste on espère que les producteurs font mettre à profit le temps qu’il reste jusqu’à la diffusion en novembre pour retourner quelques scènes de ce pilot afin d’en corriger les (nombreux) défauts.