États-Unis : 2015
Titre original : Bridge of Spies
Réalisateur : Steven Spielberg
Scénario : Matt Charman, Joel Coen, Ethan Coen
Acteurs : Tom Hanks, Eve Hewson, Amy Ryan
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h12
Genre : drame
Date de sortie : 02 décembre 2015
Note : 4/5
Le Pont des Espions est le nouveau film politique de l’immense Steven Spielberg qui dévoile un nouveau portrait de l’histoire de l’Amérique et ses failles, et livre un thriller efficace.
Synopsis : James Donovan, un avocat de Brooklyn se retrouve plongé au cœur de la guerre froide lorsque la CIA l’envoie accomplir une mission presque impossible : négocier la libération du pilote d’un avion espion américain U-2 qui a été capturé.
Que ceux que Lincoln avait laissé de côté se rassurent, Le Pont des Espions est moins austère et plus rythmé, tout en apportant une vision moins idéalisée de l’Amérique. Quand il ne raconte pas l’enfance – ou continue de la faire rêver – Spielberg aime parler de l’histoire de son pays. Dans Le Pont des Espions c’est de la guerre froide dont il est question, une guerre idéologique et d’information pendant laquelle chaque camp traque les espions. Le scénario des frères Coen est une solide histoire d’espionnage donc, et très intelligente. L’Amérique qu’ils racontent est faite de clairs-obscurs, entre grandeur et décadence. Les valeurs morales des États-Unis sont mises à mal avec cette quête de grandeur perpétuelle où la fin semble justifier les moyens. L’intelligence du Pont des Espions c’est aussi cette opposition à l’URSS pour laquelle on se rend vite compte qu’il n’y a ni méchant, ni gentil : dans un camp comme dans l’autre les mêmes méthodes peu glorieuses sont utilisées pour décrocher l’information susceptible de faire basculer cette guerre d’usure. Spielberg a découpé son film en deux grandes parties : la première aux États-Unis est dense – le propos est subtil entre élégance mâtinée d’humour. La seconde par contre est un thriller plus classique mais non moins efficace qui permet de contrebalancer un début forcément plus lent. Dans cette seconde mi-temps, Spielberg montre qu’il sait toujours aussi bien raconter une histoire et impliquer le spectateur autour de la mission tendue de Tom Hanks (parfait comme d’habitude). James Donovan « l’homme debout » (référence au film) en négociateur improvisé, et sa libre pensée face aux calculs politiques. Si le Pont des Espions ne constitue pas un Spielberg majeur, il est en revanche bien au-dessus du jeu actuel, cela même quand le réalisateur se fait plaisir au détour d’une scène d’action impressionnant à bord d’un avion. Le patron est de retour les gars.
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