États-Unis, Angleterre, Canada : 2016
Titre original : The BFG
Réalisateur : Steven Spielberg
Scénario : Melissa Mathison d’après l’oeuvre de Roald Dahl
Acteurs : Mark Rylance, Ruby Barnhill, Penelope Wilton, Rebecca Hall et Danny Boon
Distribution : Metropolitan FilmExport
Durée : 1h57
Genres : aventure, fantastique
Date de sortie : 20 juillet 2016
Note : 3,5/5
Le magicien Spielberg est de retour avec un film sur l’enfance : Le Bon Gros Géant d’après le célèbre livre de Roald Dahl. Si on le préfère dans ce registre à celui plus sérieux de son Pont des Espions et que le film a de nombreuses qualités, on doit quand même émettre quelques réserves.
Synopsis : Le Bon Gros Géant ne ressemble pas du tout aux autres habitants du Pays des Géants. Il mesure plus de 7 mètres de haut et possède de grandes oreilles et un odorat très fin. Il n’est pas très malin mais tout à fait adorable, et assez secret. Les géants comme le Buveur de sang et l’Avaleur de chair fraîche, sont deux fois plus grands que lui et aux moins deux fois plus effrayants, et en plus, ils mangent les humains. Le BGG, lui, préfère les schnockombres et la frambouille. À son arrivée au Pays des Géants, la petite Sophie, une enfant précoce de 10 ans qui habite Londres, a d’abord peur de ce mystérieux géant qui l’a emmenée dans sa grotte, mais elle va vite se rendre compte qu’il est très gentil. Comme elle n’a encore jamais vu de géant, elle a beaucoup de questions à lui poser. Le BGG emmène alors Sophie au Pays des Rêves, où il recueille les rêves et les envoie aux enfants. Il va tout apprendre à Sophie sur la magie et le mystère des rêves…
Joli et inoffensif
Dire qu’on l’attendait celui-là est un doux euphémisme. Chaque film de Spielberg (comme tous les grands réalisateurs) est un événement, surtout lorsqu’il s’attaque à un livre et une thématique qui semble coller parfaitement à son univers et ses aspirations. Tout d’abord je voudrais confesser que je n’ai jamais lu le BGG de Roald Dahl, j’éviterai donc de faire des comparaisons, mais connaissant l’auteur et son univers, il y a fort à parier que la scénariste a du broder énormément pour créer des vraies scènes cohérentes, un peu à la manière de Charlie et la Chocolaterie. Si Spielberg est donc complètement dans son élément, il est malheureusement desservi par un scénario qui manque d’enjeux et de vraies envolées lyriques, les géants n’arrivant jamais à représenter une menace suffisamment importante. Du coup, le réalisateur insiste sur les scènes d’intimité entre le BGG et la petite fille. En cela c’est très réussi, on comprend tout à fait combien ils finissent par être attachés l’un à l’autre, deux marginaux, et c’est sans doute parmi les scènes les plus émouvantes du film. Malheureusement il n’y a pas d’équilibre et il y en a vraiment trop. Le film pèche par excès : il est bien trop long, et si par ailleurs comme on l’a dit il manque d’enjeux, soyons honnêtes, l’ennui vient poindre, la première partie est assez laborieuse. Si on met de côté une direction artistique prodigieuse et une réalisation de haute volée, il y a aussi des bizarreries niveau époque, on ne sait pas bien où on se situe. D’abord d’inspiration très Dickens, le film vire à une ambiance Belle Époque et finit avec notamment des armes et des hélicoptères actuels. On pense bien qu’en faisant ce mélange, Spielberg ne désire s’ancrer dans aucune réalité, l’histoire est un conte ce n’est pas réel, mais cela crée une drôle d’atmosphère. De fait on se pose la question en sortant quelle est la véritable cible du BGG. Les enfants a priori nous sommes d’accord, surtout que le livre est de base pour les enfants, et on est dans un univers de conte mignon propice à l’imagination. Mais pensez bien que si un adulte s’ennuie sur deux heures de films, peu de chance pour que le gamin qui l’accompagne accroche. En réalité le BGG est sûrement plus à destination des fans du réalisateur, qui retrouveront avec joie sa patte et son cachet, qu’à un jeune public. Malgré l’humour et une scène très drôle de déjeuner à Buckingham Palace.