États-Unis : 2014
Titre original : Noah
Réalisateur : Darren Aronofsky
Scénario : Darren Aronofsky, Ari Handel
Acteurs : Russell Crowe, Jennifer Connelly, Emma Watson, Ray Winston
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 2h18
Genre : aventure
Date de sortie : 09 avril 2014
Note : 2,5/5
Un nouveau film de Darren Aronofsky est toujours un événement, le monsieur ayant fait plusieurs chefs-d’œuvre (on citera notamment Requiem for a Dream et Black Swan) ; et avoir Russell Crowe en tête d’affiche est plutôt un gage de qualité. Noé est intriguant, car c’est le premier pas du réalisateur dans du cinéma « grand spectacle » et moins porté sur de l’introspection.
Synopsis : Russell Crowe est Noé, un homme promis à un destin exceptionnel alors qu’un déluge apocalyptique va détruire le monde. La fin du monde… n’est que le commencement.
Un trip religieux dispensable
Si le reste du film était du niveau de son introduction, Darren Aronofsky aurait peut-être réalisé un conte original. C’est en effet sous ce signe que nous est raconté le péché originel, en animation, donnant au film des allures fantastiques, ce qui sera très différent par la suite. Noé raconte vraiment l’histoire d’un homme, incarné avec une certaine classe par Russell Crowe, et son indéfectible foi dans un dieu qu’il imagine lui parler. Là où le film est intéressant c’est qu’il pose la question du libre arbitre : imaginons un dieu omnipotent qui décide sur un échiquier géant quoi faire de ses créatures. Comment remettre en question ses diktats puisqu’il est Dieu ? Malheureusement, le tout sombre trop rapidement dans le pamphlet pro-religieux. On a du mal à comprendre où se situe la frontière entre la foi et la bêtise : Noé se réveille un matin après un cauchemar où il a vu la Terre recouverte par les flots, et il sait dès lors que Dieu lui a parlé, qu’il lui a intimé de construire une arche pour sauver ce qui doit être sauvé. Qu’il est une sorte d’élu. Bref, n’ayant pas été témoin d’une « vraie » manifestation divine, on se demande si cet homme est juste fou, suit son instinct, ou obéit à une force supérieure. Le déluge lui donnera raison. Dans sa première partie, le film semble donc assez étrange, il est difficile de suivre les personnages et leurs réactions. Niveau grand spectacle on va dire qu’il remplit ses promesses jusqu’au cataclysme. Darren Aronofsky apporte même quelques idées dans sa mise en scène (l’explication du mal qui ronge l’homme, le symbole des colombes et de la source qui s’étend…). Pourtant le tout reste assez plat, il faut attendre la seconde partie pour avoir un introspection du personnage, où sa foi aveugle va l’entraîner jusque dans les pires recoins de l’âme humaine et où les questions de libre arbitre vont prendre tout leur sens. On a quand même l’impression que le réalisateur utilise grossièrement le matériau biblique pour amener le personnage où il veut. Autour de lui, les autres protagonistes sont des archétypes primaires avec des acteurs qui en font souvent trop (Jennifer Connelly est assez ridicule), même si Emma Watson tire son épingle du jeu.
Au final, on ne sait pas trop quoi penser de Noé : s’il est surement le moins bon film de Darren Aronofsky, il remplit plutôt son contrat en terme de divertissement, alors qu’il perd toute crédibilité niveau scénario, n’étant qu’un arrangement de clichés bibliques et de réactions primaires. Un conte aurait été sûrement plus approprié.
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