États-Unis : 2015
Titre original : Monkey Kingdom
Réalisateurs : Mark Linfield, Alastair Fothergill
Scénario : Mark Linfield, Alastair Fothergill
Avec les voix de : Tina Fey (VO), Claire Keim (VF)
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 1h21
Genre : documentaire
Date de sortie : 11 novembre 2015
Note : 4/5
Après l’attachant Grizzly, Disneynature nous emmène dans un nouveau voyage, au Sri Lanka sur les Terres des macaques à toque avec Au Royaume des Singes. En plus du film et comme de coutume, Disneynature embrasse une nouvelle cause de protection animale.
Synopsis : Les réalisateurs de Chimpanzés nous entraînent dans la jungle profonde d’Asie du Sud au cœur de la forêt humide primaire du Sri Lanka, où vivent les macaques à toque dont la hiérarchie sociale est des plus strictes. La vie peut s’avérer belle, la nourriture abondante et la sécurité assurée si tant est que l’on soit né au plus haut de l’échelle sociale. Mais pour Maya et son nouveau-né, la lutte est quotidienne. Il leur faudra beaucoup d’ingéniosité, de travail et un peu de chance pour espérer changer leur place dans le monde. Découvrez un royaume où rien n’est jamais acquis !
Un nouveau voyage de couleurs et d’idées
Disneynature est un label prolifique. Comme nous l’a appris son président Jean-François Camilleri pas moins de quatre projets sont actuellement en tournage aux quatre coins du globe afin de sortir un documentaire par an jusqu’en 2020. Au Royaume des Singes s’attache au système social chez les singes macaques à toque, un système de castes avec le mâle dominant, les trois sœurs sortes de princesses ayant une lignée de naissance, leurs enfants, et les autres primates constituant leur cour, des favoris aux plus démunis. C’est assez fascinant de voir ce microcosme complexe et régi par des codes similaires aux nôtres sans que les primatologues arrivent à l’expliquer. Au Royaume des Singes souffre parfois d’une narration un peu pataude – à l’image des autres Disneynature qui tissent une histoire et des rebondissements en fonction des images qu’ils filment – mais l’émerveillement est bien là. L’intérêt est également de parler de la sauvegarde des singes dans cette région en proie comme partout à l’expansion des villes et à la déforestation. Pour cette raison et comme de coutume, le film est soutenu par la Fondation Nicolas Hulot pour la préservation des espèces animales.
À l’issue de la projection, le réalisateur Mark Linfield est venu nous parler – non sans fierté – de ce film tourné dans une région du monde qu’il affectionne particulièrement. C’est son troisième avec Disneynature (après Chimpanzés et Un jour sur Terre) même si il suit de près ou de loin tous les projets de la firme. Il y a 18 ans, Mark est allé au Sri Lanka pour y tourner une fiction télé, depuis le pays ne l’a jamais quitté, ayant tout pour accueillir le tournage d’un film : très riche en histoire avec des cités en ruine au cœur de la jungle. Comme il nous l’a avoué « Les singes sont les meilleurs personnages que j’ai rencontré. Ils sont facilement identifiables à des humains par les émotions qu’ils dégagent, et leur vie n’est pas si différente de la nôtre, ils dégagent en plus beaucoup de joie. Les singes ont vraiment des personnalités très distinctes ». C’est au prix de semaines d’études initiales avec un primatologue que l’équipe a pu choisir les « héros » d’Au Royaume des Singes, les personnalités que le public va suivre pendant 1h20. « Nous savions à l’avance que le film allait être centré sur la lutte des classes, la lutte contre ce système de castes. Les femelles sont les plus intéressantes car elles doivent se battre pour vivre et élever leurs enfants ». L’équipe en voulait donc une au plus bas de l’échelle sociale, l’observation a duré des semaines afin d’identifier l’héroïne adéquate. « Les femelles sont très anxieuses car elles ont peur que l’aristocratie leur vole ou tue leurs petits. Heureusement, Maya s’est laissée approchée par un cameraman qu’elle connaissait ». Un tournage dantesque qui a nécessité plus de 1.000 jours sur place, six jours sur sept à raison de 14h par jour, et une grande patience pour obtenir les images désirées, comme nous l’avons vu avec un making-of montrant la complexité de recueillir les images d’une famille ours dans une grotte non loin des singes. Un résultat exceptionnel qui s’en ressent sur la qualité du film, Au Royaume des Singes est un nouveau voyage de couleurs et d’idées qui donne envie de se battre pour préserver cette extraordinaire diversité.