Titre original : –
Réalisateur : Alejandro González Iñárritu
Scénario : Alejandro González Iñárritu
Acteurs : Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton, Emma Stone, Naomi Watts
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h
Genre : comédie dramatique
Date de sortie : 25 février 2015
Note : 3/5
Il semble que les réalisateurs mexicains ont le vent en poupe à Hollywood ! On guettait évidemment la sortie de Birdman, déjà parce que Iñárritu est adepte des grands films pleins de psychologie (Babel…) et ensuite parce qu’il signe le comeback de Michael Keaton. Pari réussi ?
Synopsis : À l’époque où il incarnait un célèbre super-héros, Riggan Thomson était mondialement connu. Mais de cette célébrité il ne reste plus grand-chose, et il tente aujourd’hui de monter une pièce de théâtre à Broadway dans l’espoir de renouer avec sa gloire perdue. Durant les quelques jours qui précèdent la première, il va devoir tout affronter : sa famille et ses proches, son passé, ses rêves et son ego… S’il s’en sort, le rideau a une chance de s’ouvrir…
La surprenante vertu de l’ignorance
Il ne manquera pas d’éloges, Birdman est fascinant dans son propos et éblouissant dans sa mise en scène. Alfonso Cuarón a prouvé avec Gravity que non seulement le plan séquence apportait à la narration ce côté « au plus près de l’action » mais en plus d’un point de vue artistique cela apporte une vraie plus-value (sans compter le challenge technique pour réaliser certains plans). Dans ce sens, Iñárritu cherche à faire plus stylisé et moins technique que Cuarón. Son film est composé d’une multitude de plans séquence oui mais le réalisateur triche souvent dans sa continuité. Ce n’est pas très grave, Birdman est de fait d’une fluidité exemplaire.
Pourtant, le film souffre du défaut des films expérimentaux : s’il est brillant dans sa forme, le fond laisse un peu pantois. Alors oui, Michael Keaton est véritablement génial – le casting dans son ensemble d’ailleurs – mais on a du mal à rentrer dans ce qui est le vaste délire du réalisateur. Birdman est une sorte de grande métaphore du système Hollywoodien, et une mise en abyme également : Keaton qui joue un acteur ayant interprété un super héros et devenu ringard, Naomi Watts et son désir de perfection… Iñárritu dénonce ce système des acteurs vedettes qu’Hollywood glorifie un temps et jette dès qu’ils ne font plus recette, ou la critique toute puissante qui peux casser le travail de dizaines de personnes en quelques mots assassins. Si on parle de délire ici c’est que le film ne fait pas qu’évoquer ces sujets, il les représente de manière fantasmagorique (Keaton semble avoir un dédoublement de personnalité, et d’autres personnages sont plus ou moins fous). Birdman ferait presque penser à un cas d’école : on sent qu’il y a un vrai matériau brillant derrière, techniquement c’est génial, ça invente, les acteurs sont très bon, le réalisateur dénonce… mais le spectateur en quête de divertissement n’y verra pas grand chose, une attaque facile d’un système dont tout le film n’est qu’un rouage et comble du comble, nommé pour 9 Oscars !