États-Unis : 2014
Titre original : Captain America The Winter Soldier
Réalisateurs : Anthony Russo, Joe Russo
Scénario : Christopher Markus, Stephen McFeely
Acteurs : Chris Evans, Scarlett Johansson, Sebastian Stan, Anthony Mackie
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 2h17
Genre : action, science fiction
Date de sortie : 26 mars 2014
Note : 4/5
Avant de retrouver Les Gardiens de la Galaxie en août, c’est parti pour le premier des deux Marvel annuels avec le retour du Captain America. Le personnage avait bénéficié d’une introduction correcte, malgré son côté ridiculement pro-Américain. Cette fois on change totalement d’époque : résiste-t-il au 21ème siècle ?
Synopsis : Après les événements cataclysmiques de New York de The Avengers, Steve Rogers aka Captain America vit tranquillement à Washington, D.C. et essaye de s’adapter au monde moderne. Mais quand un collègue du S.H.I.E.L.D. est attaqué, Steve se retrouve impliqué dans un réseau d’intrigues qui met le monde en danger. S’associant à Black Widow, Captain America lutte pour dénoncer une conspiration grandissante, tout en repoussant des tueurs professionnels envoyés pour le faire taire. Quand l’étendue du plan maléfique est révélée, Captain America et Black Widow sollicite l’aide d’un nouvel allié, le Faucon. Cependant, ils se retrouvent bientôt face à un inattendu et redoutable ennemi – le Soldat de l’Hiver.
Un vrai plaisir !
Le premier Captain America avait une originalité par rapport aux autres films Marvel : le fait qu’il se déroule pendant la seconde guerre mondiale alors que le restant des Avengers évolue dans notre présent. Cela lui donnait des allures de film historique assez inédit. À la fin, on laissait notre pauvre Steve Rogers coincé dans les glaces pour une hibernation forcée de 70 ans pour se réveiller à notre époque. Il était évident que cela allait apporter une nouvelle dynamique à sa suite : un personnage qui n’est pas dans son époque, qui a des années de retard sur tout. Si Avengers posait les les bases de ce décalage, il fallait que Captain America le soldat de l’hiver arrive à nous montrer quelle crise existentielle peut traverser le Captain. Il y a plusieurs jolies scènes dans le film qui vont dans ce sens, même si on aurait souhaité en voir plus (mais cela reste un film d’action). La rencontre entre Steve et Peggy Carter est un point d’orgue émotionnel : elle, âgée et sénile, lui n’a pas changé d’un pouce depuis les années 1940. Et la douleur liée au fait qu’ils n’auront pas vécu la même vie : au-delà de l’aspect romantique, ils ne se connaissent plus. Autre point intéressant dans le psyché du personnage : le face à face avec son ami Bucky. Marvel a axé son marketing sur cette info (à tord) : Bucky est donc le Soldat de l’hiver, revenu d’entre les morts et changé en une sorte de super soldat sans états d’âme et sans souvenirs, qui va devoir affronter son ancien ami. Les réalisateurs ont eu la bonne idée d’insérer des flashbacks de leur relation passée : si on avait compris l’importance qu’ils ont l’un pour l’autre dans le premier film, le second ravive les souvenirs. Enfin, le mental de Steve Rogers est aussi mis en exergue dans sa relation avec Natasha Romanoff (Scarlett Johansson) qui apparaît enfin plus humaine et rompt le masque. C’est intéressant dans la mesure où elle va être un vrai support psychologique lorsque les deux personnages vont se retrouver seul à seul dans la deuxième partie du film.
Ironique que le précédent paragraphe soit consacré au seul mental de Captain America alors que le film se veut avant tout un divertissement spectaculaire. Pourtant c’est l’une de ses qualités : l’équipe arrive à composer un personnage complexe et intéressant. Le soldat de l’hiver donne même envie de se plonger dans la filmographie de Chris Evans qui est vraiment bon et n’est pas qu’un corps d’Apollon.
On l’a dit : pour peu que vous ayez suivi la promo du film vous savez déjà qui est le Soldat de l’hiver et qui sont les méchants. Drôle d’idée qu’a eu Marvel, généralement habitué à la politique du secret. Et les méchants justement ne sont pas l’aspect le plus soigné du film, se révélant caricaturaux et prévisibles – on passera sur les terroristes français à l’accent canadien, le béret, et les noms bien franchouillards. Un peu raté de ce côté là mais Captain se révèle être un vrai film d’espionnage, avec soupçon de thriller : Nick Fury est attaqué par d’obscures forces ennemies revenues du passé. Et puis le complot politique autour des croiseurs que construit le S.H.I.E.L.D : faut-il prévenir la violence au risque d’instaurer la peur et d’ouvrir une voie vers le totalitarisme, ou bien la laisser se développer dans une société avec son libre arbitre ? Et oui, en plus Captain America le soldat de l’hiver pose des questions ! Et même si certaines ne trouveront pas de réponse dans ce film (univers étendu oblige), on imagine que les répercussions seront nombreuses et intéressantes. Car sans vous révéler la fin, celle-ci est plus sombre que d’ordinaire. Et puis entre les questions existentielles de Cap et le film d’espionnage, il y a évidemment beaucoup d’action : le final dans les airs, les courses poursuites, et une scène d’introduction sur un paquebot très bien chorégraphiée.
En résumé, c’est une vraie bonne surprise comparé au premier, décevant. Un vrai film d’action, un gros divertissement, un personnage principal complexe et bien interprété, des enjeux politiques… Bref, le meilleur Marvel de la phase 2 pour l’instant, et de loin.
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