Etats-Unis : 2014
Titre original : Into the Woods
Réalisateur : Rob Marshall
Scénario : James Lapine d’après Stephen Sondheim et James Lapine
Acteurs : Meryl Streep, Emily Blunt, James Corden, Johnny Depp
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 2h04
Genre : comédie musicale, fantastique
Date de sortie : 28 janvier 2015
Note : 2/5
Rob Marshall (Nine, Chicago) fraîchement adoubé par Disney pour le dernier opus des Pirates des Caraïbes, a été choisi pour mettre en scène Into The Woods d’après la comédie musicale éponyme de Stephen Sondheim et James Lapine. Le film est donc un patchwork de contes et de chansons.
Synopsis : Les intrigues de plusieurs contes de fées bien connues se croisent afin d’explorer les désirs, les rêves et les quêtes de tous les personnages. Cendrillon, le Petit Chaperon rouge, Jack et le haricot magique et Raiponce, tous sont réunis dans un récit où interviennent également un boulanger et sa femme qui espèrent fonder une famille, mais à qui une sorcière a jeté un mauvais sort…
Chantons dans les bois
Si son nom vous dit quelque chose c’est normal, Hollywood a déjà adapté une comédie musicale de Stephen Sondheim puisqu’on lui doit le Sweeney Todd de Tim Burton. On est en terrain connu : certes on demande à John Williams de faire du John Williams, cependant les chanson de Sondheim ou en tout cas ses mélodies ici ressemblent étrangement à la noirceur de l’effroyable barbier. On ne peut pas dire qu’elles soient très agréables, constituant un patchwork plutôt monocorde : une absence de thème ou de refrain entraînant, les personnages chantent quand ils parlent avec une musique plus ou moins harmonieuse derrière, il n’y a quasiment aucun dialogue, et la musique n’est pas variée… La bonne nouvelle c’est que Disney semble avoir conservée la noirceur de la comédie musicale, et même si la violence est plus souvent suggérée ou montrée de manière poétique elle se trouve bien présente (le loup qui se fait trucider, les belles-sœurs qui ont les yeux arrachés…). L’histoire en elle même est plutôt agréable et bien trouvée : la mode est à la franchisation, aux univers étendus et Into the Woods tisse le même schéma que la série Once Upon a Time en liant dans un même univers cohérent différents contes qui n’ont a priori aucun rapport entre eux (Jack et le Haricot Magique, Le Petit Chaperon Rouge, Cendrillon…). Malheureusement le film est long : comme on l’a dit les chansons ne sont pas des plus agréables mais en plus les acteurs surjouent et certains numéros finissent par être comiques et caricaturaux – on pense surtout à la ridicule chanson Agony entonnée par les deux princes frangins dans leur pantalon moule-sexe en cuir qui devrait faire l’objet de nombreux gifs. Ne parlons même pas de Johnny Depp en mode Jack Sparrow version loup avec cinq minutes de présence à l’écran… Pour finir, même si l’inspiration artistique est là, visuellement ce n’est pas très beau… Bref on préférera l’univers glauque et stylisé d’un Tim Burton à la schématisation outrancière d’un Rob Marshall.