États-Unis : 2017
Titre original : Beauty And The Beast
Réalisateur : Bill Condon
Scénario : Evan Spiliotopoulos, Stephen Chbosky
Acteurs : Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Josh Gad, Ewan McGregor, Ian McKellen, Emma Thompson
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 2h10
Genres : fantastique, romance
Date de sortie : 22 mars 2017
Note : 4/5
La Belle et la Bête est de retour au cinéma, avec cette optique pour Disney de réadapter tout son répertoire classique de dessins animés en films au goût du jour (après le très réussi Livre de la Jungle l’année dernière). Pour le coup, c’est un conte qui a été adapté déjà une dizaine de fois sur petit et grand écran, pas que par Disney évidemment, et la dernière mouture (française) signée Christophe Gans en 2014 était ratée… Comme l’indique le sous-texte, La Belle et la Bête est-elle toujours une histoire éternelle ?
Synopsis : Fin du XVIIIè siècle, dans un petit village français. Belle, jeune fille rêveuse et passionnée de littérature, vit avec son père, un vieil inventeur farfelu. S’étant perdu une nuit dans la forêt, ce dernier se réfugie au château de la Bête, qui le jette au cachot. Ne pouvant supporter de voir son père emprisonné, Belle accepte alors de prendre sa place, ignorant que sous le masque du monstre se cache un Prince Charmant tremblant d’amour pour elle, mais victime d’une terrible malédiction.
Un conte intemporel
Disney a eu la gentillesse de nous présenter son nouveau film plus d’un mois avant sa sortie, l’occasion de le mûrir en douceur dans nos têtes et vous en parler aujourd’hui. Autant le dire tout de suite, cette version 2017 de La Belle et la Bête est une réussite. Le film est une adaptation directe du dessin animé classique de 1991 dont il reprend les chansons et certaines idées. Même si le squelette de l’histoire est globalement le même, le film live apporte un approfondissement certain de ces personnages et plus de place à la sous intrigue liée à Maurice le père de Belle, qui a beaucoup plus d’importance ici. Emma Watson (à qui on avait proposé le rôle de Cendrillon à l’origine) EST Belle dans tous les plans, elle apporte une grâce et une fragilité au personnage, mais n’est pas non plus cantonnée au rôle de princesse fragile, et sûrement plus pro-active que dans les années 90. Ici Belle invente et aide son père, non content de représenter une icône féminine forte à une époque où la femme était reléguée au second plan, elle est clairement le personnage le plus cultivé et enrichissant de son petit village obscurantiste. Elle gagne également en background, le sort de sa mère nous étant raconté comme un temps fort de son existence. On peut dire que La Belle et la Bête est fortement féministe dans le sens le plus originel du mot. Le Prince / la Bête est lui beaucoup plus archétypal par contre, de la même façon le film développe son passé pour expliquer les raisons de sa froideur apparente, et faire des parallèles avec l’existence de Belle pour les rapprocher. On regrettera simplement une tendance à « excuser » les personnages troubles Disney pour leur comportement et leur donner une raison profonde (après Maléfique) au lieu de simplement dire qu’ils sont mauvais par nature – dans le cas de La Belle et la Bête ça n’aurait pas été un mal puisque de toute façon Belle lui offre dans tous les cas son moyen de rédemption. Tous les personnages iconiques sont bien là avec quelques ajouts, certains sont plus étoffés (on pense surtout à Maurice et Le Fou l’acolyte de Gaston qui est ici amoureux de lui), et on adhère totalement au rapprochement entre Belle et sa Bête le tout ponctué des chansons phares ainsi que de quelques nouveautés (même si on regrettera l’absence des chansons du Musical de Broadway pourtant composées par Alan Menken). La direction artistique est très inspirée et féerique rappelant l’univers du conte, même si on pourra regretter que les effets visuels ne soient pas toujours à la hauteur. Ici le château devient un vrai personnage du film, du logo Disney thématisé au début, à la chanson « Evermore » où la caméra virevolte entre les hautes tours à bien sûr la fin iconique. À noter que nous avons vu le film en version originale, pour l’instant nous ne savons pas à quoi la version française ressemblera même si on ne doute pas d’une localisation de qualité. En bref La Belle et la Bête nous a séduit grâce à une magie omniprésente, et puis parce que l’histoire est toujours aussi belle et forte, le film de Condon est maîtrisé et un bel hommage au dessin animé. À découvrir en salles !