Etats-Unis, Nouvelle-Zélande : 2014
Titre original : The Hobbit: The Battle of the Five Armies
Réalisateur : Peter Jackson
Scénario : Peter Jackson, Fran Walsh, Philippa Boyens, Guillermo del Toro
Acteurs : Martin Freeman, Ian McKellen, Richard Armitage
Distribution : Warner Bros. France
Durée : 2h40
Genre : héroïc fantasy
Date de sortie : 10 décembre 2014
Note : 4/5
Ça y est, il est enfin là, le chapitre final de la trilogie du Hobbit et de l’hexalogie en Terre du Milieu d’après les livres de Tolkien. L’heure pour Peter Jackson est donc aux adieux à l’univers des Hobbit, Elfes et autres Orques. Mais il tire sa révérence sur un nouveau coup d’éclat !
Synopsis : Atteignant enfin la Montagne Solitaire, Thorin et les Nains, aidés par Bilbon le Hobbit, ont réussi à récupérer leur royaume et leur trésor. Mais ils ont également réveillé le dragon Smaug qui déchaîne désormais sa colère sur les habitants de Lac-ville. A présent, les Nains, les Elfes, les Humains mais aussi les Wrags et les Orques menés par le Nécromancien, convoitent les richesses de la Montagne Solitaire. La bataille des cinq armées est imminente et Bilbon est le seul à pouvoir unir ses amis contre les puissances obscures de Sauron.
Grandiose
Cette fois c’est sûr, il n’y aura plus de film en Terre du Milieu… pour Peter Jackson du moins. Tolkien avait cédé les droits du Seigneur des Anneaux et du Hobbit de son vivant. Mais le restant de son oeuvre appartient au Tolkien Estate, dont on connaît l’animosité envers Jackson. Dans ces conditions il y a peu de chances que les ayants droit cèdent, en tout cas pas tout de suite et clairement pas au réalisateur kiwi.
Qu’à cela ne tienne, avec Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées il livre une oeuvre complexe, et le segment final d’une histoire immense se déroulant sur six épisodes et environ 16h de films. Le cliffhanger imposé par la fin de La Désolation de Smaug trouve ici une conclusion intense avec une scène d’introduction hallucinante, voyant Smaug le Dragon réduire Lacville en cendres dans un déluge de flammes. On ne peut pas dire que La Bataille des Cinq Armées manque de morceaux de bravoure. Que cela soit avec ladite bataille qui transforme les abords de la Montagne Solitaire en immense terrain de jeu pour le réalisateur, dont la caméra survole des paysages de cauchemars et des combats intenses entre différentes factions, l’intérêt étant que les antagonistes doivent se rallier et coopérer devant un ennemi encore plus dangereux.
Le travail narratif sur cette trilogie est très différent du Seigneur des Anneaux. Pour ce dernier, les scénaristes disposaient d’une immense base de trois gros livres. Ici c’est l’inverse, ils créent trois films à partir d’une base relativement modeste de 300 pages (sachant qu’il n’en reste que 50 environ pour La Bataille des Cinq Armées). De fait il faut énormément broder et inventer. Ils s’en sortent admirablement bien pour créer des séquences adultes à partir d’un roman pour enfant, toujours dans ce but de lier les six films. Certaines scènes grisantes pour le spectateur devraient néanmoins faire crisser quelques puristes (on pense notamment à l’intrigue du Nécromancien, à la relation Kili – Tauriel, ou encore le développement psychologique de Thorin). Une des scènes les plus jouissives du film se déroule à Dol Guldur et ne manquera pas de réjouir les fans. C’est couillu, Jackson se fait plaisir et certains se moqueront de son côté fanboy, mais au final ce n’est que pour un but : le divertissement entier et total du spectateur.
En cela, Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées est dans la veine exacte du précédent : une oeuvre unique et la définition même du grand spectacle épique. La dernière demi-heure devrait tirer quelques larmes aux fans qui suivent depuis plus de dix ans maintenant cet univers, le réalisateur se payant le luxe de raccorder parfaitement les deux trilogies, tout en offrant une mise en perspective du Seigneur des Anneaux qui donnera tout de suite envie de revoir La Communauté de l’Anneau.
Ces adieux sont donc un peu bouleversants mais il restera la version longue dans quelques mois qui devrait donner une perspective nouvelle au film, puisque sont annoncées déjà une bonne demi-heure de scènes inédites. On a hâte de replonger dans ce chaudron à idées qu’est l’imaginaire de Peter Jackson.