États-Unis : 2014
Titre original : Maleficent
Réalisateur : Robert Stromberg
Scénario : Linda Woolverton, John Lee Hancock
Acteurs : Angelina Jolie, Elle Fanning, Sharlto Copley
Distribution : The Walt Disney Company France
Durée : 1h37
Genre : fantastique
Date de sortie : 28 mai 2014
Note : 3,5/5
Disney revisite ses grands classiques sous forme de films live, en attendant Cendrillon et le Livre de la Jungle l’année prochaine. Pourtant ce n’est pas exactement La Belle au Bois dormant ici, puisque le sel de cette nouvelle adaptation est de placer le film du point de vue de la méchante : Maléfique.
Synopsis : Maléfique est une belle jeune femme au coeur pur qui mène une vie idyllique au sein d’une paisible forêt dans un royaume où règnent le bonheur et l’harmonie. Un jour, une armée d’envahisseurs menace les frontières du pays et Maléfique, n’écoutant que son courage, s’élève en féroce protectrice de cette terre. Dans cette lutte acharnée, une personne en qui elle avait foi va la trahir, déclenchant en elle une souffrance à nulle autre pareille qui va petit à petit transformer son coeur pur en un coeur de pierre. Bien décidée à se venger, elle s’engage dans une bataille épique avec le successeur du roi, jetant une terrible malédiction sur sa fille qui vient de naître, Aurore. Mais lorsque l’enfant grandit, Maléfique se rend compte que la petite princesse détient la clé de la paix du royaume, et peut-être aussi celle de sa propre rédemption…
Un vrai conte de fées
Maléfique est un personnage très iconique de la culture enfantine, déjà par Charles Perrault à l’origine du conte, et via l’adaptation en dessin animé en 1959, elle fit frissonner une génération d’enfants. Drapée de noir, les fameuses cornes, le teint verdâtre, le bâton et le corbeau… Aussi classe qu’effrayante. À première vue, pourquoi vouloir creuser ce type de personnage, doit-il y avoir une raison à sa méchanceté ? Disney répond par « oui » en offrant à Maléfique une origine story sous forme de conte parallèle à celui qui nous a été raconté il y a cinquante ans, en faisant comme si « on ne nous avait pas tout dévoilé ». Il faut avouer que cette façon de voir les choses permet de ne pas occulter le dessin animé et de ne pas faire comme si Maléfique était juste un reboot, en offrant une perspective différente d’une histoire narrée cette fois par la Belle au Bois dormant elle-même. Vous apprendrez donc que Maléfique (oui c’est son nom, merci les parents) est une fée, qui a perdu ses ailes et son cœur en tombant amoureuse d’un mortel, ce qui l’a consumée en ce qu’elle est devenue. Pourtant, tout l’intérêt vient du fait qu’elle n’est pas fondamentalement mauvaise, étant bienveillante au début et conservant une part d’humanité, et de montrer que les gentils à l’inverse ne sont pas si gentils que ça, et corrompus. La vision de cette histoire n’est donc pas manichéenne. Plus fort, c’est une vraie relecture, avec une façon de penser moderne, qui place Disney dans un nouveau siècle même avec ses contes, à l’image de ce qui a été fait avec La Reine des Neiges. Fini donc le prince charmant, place à la femme forte et libérée, avec une vraie volonté, et l’amour fraternel et familial au-dessus de la recherche d’un mari.
Maléfique comporte deux twists intéressants, ce n’est pas le film que l’on s’attendait à voir. Angelina Jolie irradie de sa présence aussi belle que terrifiante, fragile et sensible. On pourra cependant reprocher que les autres rôles ne sont pas très aboutis : le roi Stéphane est rapidement caricatural, Aurore le comble de la gentille naïve, le prince Philippe en idiot du village, et surtout les trois bonnes fées insupportables. L’univers de la lande est totalement féerique opposé au monde des humains plus lisse et froid. La direction artistique est très aboutie (en même temps le réalisateur a travaillé sur les décors d’Avatar) et l’ensemble un vrai rêve, même si les effets visuels sont assez laids parfois. La fin aurait pu être plus travaillée et c’est d’ailleurs un reproche global : même si Maléfique est souvent écrit de manière intelligente, il n’évite pas certains clichés et des ellipses, là où certaines situations auraient mérité d’être bien plus développées (on pense à la relation entre Stéphane / Maléfique et entre cette dernière et Aurore), laissant un goût d’inachevé. Cependant l’imaginaire et l’univers de conte de fées viennent finir de convaincre, pour un film qui devrait plaire à toute la famille.
Voir aussi : la conférence de presse Maléfique
Voir aussi : le concours Maléfique
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