Critique – Man Of Tai Chi

États-Unis, Chine, Hong-Kong : 2013
Titre original : –
Réalisateur : Keanu Reeves
Scénario : Michael G. Cooney
Acteurs : Keanu Reeves, Tiger Hu Chen, Simon Yam
Distribution : Universal Pictures International France
Durée : 1h45
Genre : action
Date de sortie : 30 avril 2014

Keanu Reeves se fait plaisir dans son premier film en tant que réalisateur, Man of Tai Chi. Mais il oublie une chose essentielle : le spectateur. Le cinéma n’est pas un art visant à séduire son seul réalisateur. Le résultat est grotesque.
Synopsis : Tiger, un talentueux combattant de Tai Chi, livreur en dehors du ring, se voit offrir des combats excessivement rémunérés par un riche entrepreneur à Hong-Kong. Pour sauver le temple de son maître et faire reconnaître le Tai Chi comme discipline de combat, le jeune Tiger ferme les yeux sur la légalité de ces rencontres et tombe sous le joug de Donaka Mark, son étrange et mystérieux bienfaiteur.

Action, chinoiseries, débilités
On ne va pas s’étendre beaucoup sur Man of Tai Chi d’autant plus que le film n’aura droit qu’à une sortie technique, c’est-à-dire dans une combinaison très réduite de salles et qu’il ne bénéficiera d’aucune campagne promotionnelle. Comme on a vu le film on comprend aisément ce choix, la sortie étant sûrement imposée par contrat avec le distributeur, qui ne voudra pas mettre en avant une telle bouse. Que Keanu Reeves aime la culture asiatique et les arts martiaux, on l’aura compris depuis longtemps, mais était-ce la peine de nous infliger ça ? Dans Man of Tai Chi, il décide d’adopter une mise en scène proche du clip parfois donc très agaçante, avec effets stroboscopiques du meilleur goût. Comme si cela ne suffisait pas, Monsieur s’accorde le rôle du méchant, caricatural jusqu’au bout des ongles jusqu’au rire diabolique et au cri d’effroi. Pour sa défense, les acteurs sont tous mauvais et surjouent à mort, l’histoire est digne de la pire des séries Z. Le seul point un minimum attrayant réside dans les combats : on peut dire qu’il s’agit du seul intérêt (étrangement, on pouvais le dire avant même d’avoir vu le film). Il faut reconnaître qu’ils sont très bien chorégraphiés et parfaitement exécutés, tout en étant filmés de manière plutôt fluide. Il semble quand même que Keanu Reeves ait retenu deux-trois leçons des Wachowski depuis Matrix. On est presque tenté de dire « passez votre chemin » devant Man of Tai Chi, mais de toute façon il y a tellement peu de chance que votre cinéma le programme…

À voir aussi : Champs-Élysées Film Festival 2014