Imaginé, écrit et réalisé par Joss Whedon, le premier épisode de The Nevers a été diffusé dimanche 11 avril sur HBO. Une introduction mitigée qui porte les qualités et les défauts de son créateur.
Les retours à la télévision ne sont jamais choses aisées. Si Kaley Cuoco est parvenu à créer la surprise avec The Flight Attendant après avoir incarné pendant plus d’une décennie, Penny dans The Big Bang Theory, Joss Whedon a quelque peu déçu avec The Nevers, la série qui signait son comeback télévisuel. Comeback est ici un bien grand mot, puisque le créateur de Buffy contre les vampires, Firefly ou encore Dollhouse s’est très vite retiré du projet. Officiellement pour s’occuper de sa vie personnelle, officieusement, pour se protéger des nombreuses accusations de harcèlement dont il est l’objet. Mais le premier épisode de The Nevers diffusé sur HBO a bel et bien été écrit et réalisé par Whedon.
The Nevers : un peu d’action, beaucoup de description
Que vaut ce premier chapitre de The Nevers ? Disons qu’il se situe à mi-chemin entre la mythologie fascinante de Buffy contre les vampires et la léthargie des premiers épisodes de Dollhouse. Les deux héroïnes campées par Laura Donnelly/Amalia True et Ann Skelly, la douce Penance Adair sont irréprochables et incarnent à merveille le féminisme made in Whedon : des femmes en apparence frêle qui savent parfaitement se défendre. La genèse des « Touched » est ébauchée de manière équilibrée : ni trop, ni trop peu et accroche suffisamment pour donner envie d’y retourner. Mais Joss Whedon a cette tendance à l’exposition, à la description – une tendance qui avait complètement gangréné les premiers épisodes de Dollhouse – et The Nevers n’échappe à ce revers. La scène de l’opéra en est l’exemple le plus flagrant.
The Nevers, du Whedon sans Whedon
Longtemps considéré comme un Dieu geek, Joss Whedon est depuis tombé en disgrâce. Aussi après avoir créé The Nevers et officié en tant que showrunner, le temps de quelques épisodes, Whedon s’est retiré et HBO a confié les rennes à Philippa Goslett. Si la série porte l’estampe Whedon, elle est, en réalité, un enfant qu’il aurait mis au monde puis abandonné. Reste à savoir si ce passage de témoin aura des conséquences sur la continuité scénaristique de la série et si Goslett parviendra à se détacher de l’ombre de Whedon et à imposer sa propre patte.