J’aurais voulu dire que mon amour , ma dévotion pour Joss Whedon a commencé d’une manière plus originale que par sa première série Buffy The Vampire Slayer malheureusement je l’ai connu comme tant d’autres à travers cette héroïne blonde capable de défier les pires démons. Presque 10 ans après, M. Whedon réalise le premier opus de The Avengers et fait exploser le box office mondial. Entre les deux, quelques hauts et beaucoup de bas (pour lesquels je crie encore au scandale !). Retour sur l’ascension lente mais sûre du dieu des Geek.
Bien avant Jennifer Garner et sa perruque rouge, Tatiana Maslany et son armée de clones ou Kristen Bell et ses talents de détective il y a eu Sarah Michelle Gellar et ses incroyables pouvoirs. À l’époque les héroïnes étaient rares à la télévision et les vampires ne faisaient pas vraiment recette. Joss Whedon, alors scénariste de films, se tourne vers la télé en adaptant les aventures de Buffy, Élue parmi une longue lignée de tueuse dont la mission est de préserver le monde de ses nombreux démons. Démons qui envahissent notre planète (et particulièrement Sunnydale) via la Bouche de l’Enfer. Série estampillée adolescente, elle se destine en réalité aux jeunes adultes. Diffusée sur la WB (ancêtre de la CW actuelle), elle détonne des autres fictions de la chaîne par sa noirceur, ses dialogues à cent à l’heure et ses références perpétuelles à la pop-culture. La série devait être un échec. Elle a été le succès qu’on connait. Son spin-off, Angel est également une réussite critique et public, la carrière de Joss est au zénith.
Son prochain projet sera plus mainstream puisque c’est la Fox qui acquiert les droits de Firefly, western futuriste où des hors-la-loi voyagent aux quatre coins de la galaxie pour accomplir des missions et gagner leur croûte. Là encore le style Whedon tourne à plein régime : dialogues ciselés, personnages travaillés et histoires parfaitement maîtrisées. La série sera pourtant annulée au bout de 11 épisodes sur les 14 produits. Whedon essuie son premier échec. Et ne parvient pas à se rattraper avec l’adaptation sur grand écran de Firefly, Serenity.
En 2008, la web série Dr Horrible’s Sing Along Blog avec Neil Patrick Harris, Nathan Fillion et Felicia Day redonne des couleurs à la carrière de Whedon (je vous parle d’un temps où la web série n’était pas encore populaire) aussitôt entachée par l’annulation au bout de deux saisons de 13 épisodes de Dollhouse. Il s’éloigne du petit écran pendant deux ans pour se concentrer sur l’écriture et la réalisation de The Avengers et renouer de manière explosive avec le succès. Le film, extrêmement réussi, est fidèle au style de Whedon et rapporte des sommes colossales au box-office mondial. Et plus important, il est adoubé par toute la horde de fans des comics originaux, réputés intransigeants. Whedon devient même consultant pour Marvel, désormais chargé de superviser les scénarios de tous les longs métrages sortant de l’écurie au logo rouge et blanc.
La patte Whedon
À l’exception de Dollhouse, plus sérieux mais tout aussi ambitieux, le style Whedon reste le même. Second degré subtil et intelligent, volonté de sortir des sentiers battus (Qui a dit « épisode musical de Buffy »?), personnages aussi travaillés que les dialogues qu’il écrit pour eux. Depuis Buffy peu de séries peuvent se targuer de ses qualités. Il n’y a guère que Veronica Mars (dont Whedon est fan !), Wonderfalls (pour ceux qui ne connaissent pas, jetez-vous dessus) et Gilmore Girls (pour les dialogues notamment), toutes arrivées après la tueuse de vampires. Coïncidence ? Certainement pas. Whedon est un avant-gardiste, un visionnaire qui a posé la première pierre d’une télévision intelligente où les héros sont friables, échouent et se relèvent. Car oui, on peut être le lead d’une série et ne pas être omniscient (je m’adresse à toi Dr House !).
Le génie de Whedon c’est aussi d’avoir su dénicher des acteurs à l’époque inconnus et de leur rester fidèle à travers ses projets. Nathan Fillion en est le meilleur exemple. Rentré dans le viseur de Whedon en jouant le terrible Caleb dans Buffy, il endosse le costume du Captain Reynolds dans Firefly, puis du Captain Hammer dans Dr Horrible’s Sing Along Blog avant de se retrouver au générique du remake de la pièce de Shakespeare Beaucoup de Bruit Pour Rien, réalisé par Whedon himself en 12 jours dans sa maison de Los Angeles. En 2003 avant de croiser le chemin de Joss son nom était ignoré de tous, aujourd’hui il est adulé par des milliers de fans (Les Browncoat, en référence au manteau que Fillion portait dans Firefly). De même pour Amy Acker, Felicia Day, Alexis Denisof, Clark Greg dont les visages apparaissent ça et là dans les productions « whedoniennes ».
Malgré toutes ses qualités, Whedon n’est pas infaillible. Loin de là. Firefly et Dollhouse en sont la preuve. Pourtant ces séries, ingénieuses et originales, auraient aujourd’hui trouvé refuge sans mal sur les chaînes du câble. Preuve en est avec Firefly, redécouverte récemment et bien plus appréciée qu’à l’époque de sa sortie.
C’est à se demander si le visionnaire qu’est Joss Whedon n’était simplement pas en avance sur son temps et que le monde l’a finalement rattrapé…
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