États-Unis : 2014
Titre original : –
Réalisateur : Tim Burton
Scénario : Scott Alexander
Acteurs : Christoph Waltz, Amy Adams, Danny Huston
Distribution : Studiocanal
Durée : 1h47
Genre : biopic, drame
Date de sortie : 18 mars 2015
Note : 3/5
Enfin le retour d’un vrai bon Burton ? Il semblerait bien en tout cas que « Big Eyes » représente un renouveau du réalisateur qui parvient à nous offrir un cinéma différent et de qualité.
Synopsis :BIG EYES raconte la scandaleuse histoire vraie de l’une des plus grandes impostures de l’histoire de l’art. À la fin des années 50 et au début des années 60, le peintre Walter Keane a connu un succès phénoménal et révolutionné le commerce de l’art grâce à ses énigmatiques tableaux représentant des enfants malheureux aux yeux immenses. La surprenante et choquante vérité a cependant fini par éclater : ces toiles n’avaient pas été peintes par Walter mais par sa femme, Margaret. L’extraordinaire mensonge des Keane a réussi à duper le monde entier. Le film se concentre sur l’éveil artistique de Margaret, le succès phénoménal de ses tableaux et sa relation tumultueuse avec son mari, qui a connu la gloire en s’attribuant tout le mérite de son travail.
Oui, « Big Eyes » fait penser à un film de Woody Allen. Parler d’argent/de bourgeoisie, d’amour et d’arnaque avec des costumes d’époque fait plus penser à Woody qu’à Tim. Pourtant, qu’on se le dise, « Big Eyes » est bien un film burtonien. A chaque plan, le réalisateur s’amuse d’ailleurs à glisser des références à toute sa filmographie. Que ce soit le plan d’introduction qui renvoie à « Edward aux mains d’argent », ou avec le personnage menteur-conteur de Christoph Waltz qui fait beaucoup penser à « Big Fish », le film est un beau mash-up de l’univers du réalisateur. En rajoutant à cela un sujet centré sur le dessin et la peinture, art de prédilection de Tim Burton, on comprend vite pourquoi « Big Eyes » est un beau retour aux sources pour le réalisateur. Cette fois-ci, pas de Johnny Depp ou d’Helena Bonham Carter à l’affiche, et on doit dire que ça fait du bien. « Big Eyes » est beaucoup plus fin et authentique que tous les films faits par Burton ces dernières années.
Aussi, il est évident que le réalisateur règle ses comptes personnels et professionnels allègrement dans son oeuvre. Que ce soit lorsqu’il parle d’amour, de notion de « beauté » et de différence, ou bien des obligations envers les agents/studios…on décèle vite l’aigreur du réalisateur. Mais, malin, Burton enrobe tout ça dans de l’humour absurde basé sur l’art et la rêverie, comme dans « Big Fish ». On éprouve donc une certaine tendresse envers le film et le personnage joué par Amy Adams, d’autant plus lorsque l’on sait que toute cette histoire est vraie.
Toutefois, « Big Eyes » ne nous transporte jamais vraiment, la faute à une mise en scène et une narration très linéaire et classique qui rend l’ensemble vite oubliable. Christoph Waltz, s’il est un excellent menteur professionnel, agace parfois également à en faire trop et de façon semblable à tous les autres rôles dans lesquels nous l’avons déjà vu. La musique quant à elle, même si elle est toujours signé Danny Elfman, n’est pas vraiment belle ou enivrante, et aucun thème principal ne s’en détache. En bref, Tim Burton semble enfin reprendre du poil dans la bête dans un film noir éclatant de couleurs. Et même si on est encore loin de ses plus belles oeuvres et que le film peut ennuyer, on a envie d’encourager « Big Eyes » pour que la suite de la carrière du réalisateur suive cette voie…
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