États-Unis, Belgique, Angleterre : 2016
Titre original : Miss Peregrine’s Home For Peculiar Children
Réalisateur : Tim Burton
Scénario : Jane Goldman d’après Ransom Riggs
Acteurs : Eva Green, Asa Butterfield, Samuel L. Jackson, Judi Dench, Terence Stamp
Distribution : Twentieth Century Fox France
Durée : 2h07
Genres : aventure, fantastique
Date de sortie : 05 octobre 2016
Note : 4/5
Après son Big Eyes film « réaliste » nous ayant moyennement convaincu, Tim Burton est de retour à la fantaisie avec l’adaptation d’un roman pour enfants plutôt original, qui pourrait vaguement rappeler l’école d’un certain professeur Xavier. Miss Peregrine et les enfants particuliers est une histoire étrange et sympathique autant qu’iconoclaste, et convient comme un gant à l’univers du réalisateur.
Synopsis : À la mort de son grand-père, Jacob découvre les indices et l’existence d’un monde mystérieux qui le mène dans un lieu magique : la Maison de Miss Peregrine pour Enfants Particuliers. Mais le mystère et le danger s’amplifient quand il apprend à connaître les résidents, leurs étranges pouvoirs … et leurs puissants ennemis. Finalement, Jacob découvre que seule sa propre « particularité » peut sauver ses nouveaux amis.
La magie opère à nouveau, enfin. Tim Burton a trouvé le matériau parfait pour exprimer sa créativité, tous ses thèmes de prédilection sont là : l’enfance et ses peurs, l’abandon, les marginaux qui se heurtent à la rigidité d’une société qui les met de côté, cette même société qui crée des monstres. Il ne pouvait qu’aimer le roman de Ransom Riggs Miss Peregrine et les enfants particuliers pour lequel il offre à Eva Green (sa nouvelle muse ?) le rôle principal de cette femme à la fois mystérieuse, forte, excentrique et pleine de douceur pour ses enfants. Le réalisateur d’Edward aux mains d’argent revient aux fondamentaux de sa carrière, aux sujets qu’ils maîtrisent le plus, avec un cinéma autant fantaisiste que fantastique et poétique. Et il se fait plaisir avec ici de nombreux « marginaux » très différents, de l’enfant invisible à la fille pleine d’air qui doit porter des chaussures de plomb, à celui abritant des abeilles. Tous ses petits monstres qu’il affectionne tant, et on le sens aussi très inspirés par les méchants, sortes de croque-mitaines avalant les yeux des enfants pour gagner de la vie. Malheureusement le méchant principal incarné par Samuel L. Jackson est sûrement l’élément le plus raté du film, déjà parce qu’il en fait trop, mais également parce qu’on ne comprend pas très bien ses actions dans la narration – notamment le fait de ne pas éliminer certains personnages lorsqu’il en a l’occasion plutôt que de faire des blagues de méchant avec un rire tonitruant. On retrouve la patte visuelle de Tim Burton à travers les concepts, comme les Sépulcreux les monstres du film qui pourraient sortir d’un cauchemar d’enfant, ou une étonnante séquence avec des pantins (ou des squelettes) animés en stop motion plutôt qu’avec des images de synthèse. Et puis bien sûr cette ambiance gothique / impressionniste si chère au réalisateur. On lui reproche de ne pas faire du « Burton » lorsqu’il prend des risques (notamment avec Big Eyes) et de ne plus être original quand il aborde ses sujets de prédilection. Qu’importe, Miss Peregrine et les enfants particuliers est un vrai divertissement à voir en famille (pas pour des enfants trop jeunes non plus), une jolie histoire originale, dépeinte avec brio par un maître du genre.